Nord Stream 2, système Swift, exportations… De quelles sanctions disposent les Occidentaux ?
Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en début de journée, les puissances occidentales réfléchissent à de nouvelles sanctions contre le pays de Vladimir Poutine. Si plusieurs leviers sont à leur disposition, ils pourraient ne pas suffire à arrêter le président russe.
Face à l’invasion russe en Ukraine, quels sont les leviers d’actions des Occidentaux ?
Plusieurs possibilités s’offrent aux Occidentaux. Des sanctions économiques ont déjà été prises contre deux banques russes détenues par l’Etat (VEB et Promsvyazbank), ainsi que contre certaines personnalités (gel d’avoir), etc. Pour durcir encore la réponse face à l’invasion de l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne ont émis la possibilité d’exclure des entreprises russes du réseau interbancaire Swift. Ce réseau interbancaire créé en 1973 est le plus utilisé dans le monde.
La Russie a déjà développé un système de paiement domestique alternatif, mais sa puissance de traitement est limitée, tout comme son nombre de clients. Il manque fortement de crédibilité. Une exclusion de Swift pourrait avoir des conséquences importantes si elle est couplée à une coupure à l’accès aux dollars pour les banques russes. Les paiements internationaux en seraient fortement perturbés et cela pourrait peser sur le commerce russe à moyen terme.
Autre solution : l’interdiction de l’exportation de certains composants de haute technologie de la part de l’Union européenne et des Etats-Unis. Pour la Russie, ces importations sont très difficiles à remplacer par une production domestique. La Russie est très dépendante de ces apports de haute technologie occidentaux, et notamment des semi-conducteurs. Cela freinerait les capacités de la Russie à produire des matériels militaires avancés et à obtenir des produits électroniques en général (comme les smartphones). Et la Chine pourrait difficilement se substituer aux Occidentaux dans la mesure où ses industries de haute technologie ne sont pas encore capables de remplacer les composants américains.
Sur le plan énergétique, l’Allemagne avait déjà annoncé il y a quelques jours la suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Pourrait-on imaginer une annulation pure et simple du projet ?
Une annulation me semble en effet assez probable. Les pays occidentaux pourraient même aller jusqu’à remettre en cause le gazoduc Nord Stream 1, qui achemine chaque année près de 55 milliards de m3 de gaz en Europe. Mais une telle décision ne pourrait pas être prise avant plusieurs années, car l’autre voie d’acheminement de gaz naturel, le gaz naturel liquéfié (GNL), nécessite des infrastructures dont l’Europe ne dispose pas en assez grande quantité pour compenser la perte des importations russes.
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