Nucléaire : le dialogue de sourds entre Allemands et Français
Alors que la France réfléchit à sa stratégie de transition énergétique, la voie radicale choisie par l’Allemagne – sortie du nucléaire compensée par les renouvelables – divise toujours. Non concertée avec ses voisins, elle a bouleversé le paysage européen.
La visite n’a duré que quelques heures, mais c’était une première pour un ministre français : en venant rassurer les élus locaux sur la fermeture de la centrale de Fessenheim, à la mi-avril, Sébastien Lecornu, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, a franchi le Rhin pour rencontrer élus et chefs d’entreprise en pays germanique. L’objectif : réfléchir ensemble au futur du territoire après la fermeture, en fin d’année, des réacteurs nucléaires, réclamée de longue date par des Allemands hostiles à l’énergie nucléaire. Avec un espoir : qu’une fois la page Fessenheim (Haut-Rhin) tournée, le dialogue de sourds entre Français et Allemands sur la transition énergétique reparte sur de meilleures bases.
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« Merkel a saisi l’occasion en 2011, elle a pris une décision politique populaire », explique Cécile Maisonneuve, conseillère au Centre énergie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), qui explique que le sentiment de défiance envers le nucléaire est très ancré dans la population. « Ce n’est pas une posture politique, un slogan, c’est une réalité de la société allemande, qui n’existe pas en France. Notamment parce que, en Allemagne, le nucléaire civil est perçu comme associé au militaire », ajoute-t-elle.
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« Il n’y aurait pas de transition énergétique en Allemagne sans les pays voisins, c’est le péché originel de l’Energiewende, analyse Cécile Maisonneuve. Pour évacuer les électrons, les Allemands sont obligés de passer par les réseaux des voisins – et donc de donner aux autres pays des électrons gratuits, payés par le consommateur allemand. »
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« Il est stérile d’opposer les modèles français et allemand : on part de deux histoires et de deux manières de concevoir l’énergie très différentes, prévient Cécile Maisonneuve. On peut s’interroger à l’envi sur le fait de savoir si l’Energiewende est en train de réussir ou d’échouer, le seul fait d’avoir imposé au monde entier le concept de transition énergétique est à lui seul une victoire éclatante. » Tout comme la fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim.
Lire le texte intégral de l'article dans Le Monde
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