Olaf Scholz en Chine pour préserver le modèle économique allemand
Le chancelier allemand Olaf Scholz rencontre ce vendredi Xi Jinping et son Premier ministre Li Keqiang pour une visite controversée à Pékin en compagnie d'une délégation d'industriels.
A la veille d'une récession en 2023, l'Allemagne veut préserver ses exportations et ne pas braquer la Chine. Mais les Verts, alliés de Scholz au gouvernement, se désolidarisent de cette visite purement économique et réclament une approche plus dure vis-à-vis de la Chine.
Olaf Scholz fera-t-il douze voyages en Chine comme Angela Merkel ? Le chancelier allemand semble vouloir marcher dans les pas de sa devancière qui avait soigné ses relations avec le premier marché du monde. Moins d'un an après sa prise de fonction, le chancelier s'envole pour la première fois vers Pékin ce vendredi. Une visite dont les groupes allemands comme BASF, Siemens ou Volkswagen devraient être les grands bénéficiaires.
« Il s'agit d'abord d'une visite économique chez le premier partenaire commercial des Allemands. Il y a une forme de continuité avec la politique d'Angela Merkel vis-à-vis de la Chine. L'Allemagne veut protéger ses débouchés d'exportations pour absorber le choc économique qui se profile du fait de l'inflation et de la crise de l'énergie », souligne Marion Gaillard, spécialisée des relations franco-allemandes.
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« L'Allemagne connaît une remise en cause totale de son modèle économique, énergétique et militaire. Face à la Chine, le scénario du pire, d'un embargo, d'un découplage avec une grande économie, potentiellement d'une guerre avec Taïwan et ses conséquences, doivent être anticipés, en transposant le précédent russe sur la Chine. Olaf Scholz lui-même a admis et conceptualisé cette bascule en parlant de "Zeitenwende" (ndlr : changement d'époque en allemand). Or, son voyage en Chine renvoie une vision très centrée sur les intérêts économiques immédiats sans prendre en compte le grand ensemble géopolitique », s'étonne Marie Krpata, chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Institut français des Relations Internationales (IFRI). Cette dernière note aussi qu'Olaf Scholz hérite d'un modèle légué par les coalitions des décennies précédentes qu'il ne peut renverser du jour au lendemain.
Média
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