Peut-on se passer du gaz russe ?
La sanction économiquement la plus lourde pour Vladimir Poutine consisterait à cesser d’acheter des hydrocarbures russes. Mais les Européens peuvent-ils faire sans, et comment ?
Les Européens doivent-ils décider d’un embargo sur les importations d’hydrocarbures russes ? Le 11 mars, au sortir de leur sommet informel à Versailles, les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept s’en sont abstenus, malgré la situation. Leur déclaration se borne à affirmer, sans fixer d’échéance : « Nous nous accordons pour éliminer notre dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes aussi vite que possible. »
Les gouvernements soutenant l’idée d’un arrêt des achats étaient très minoritaires : Pologne, Lettonie et Slovaquie. Et au Parlement européen, à peine une centaine de députés y ont appelé.
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Comme le souligne la chercheuse Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au Centre énergie et climat de l’Ifri, réaliser des milliards d’euros d’investissements pour opérer à travers l’UE des flux gaziers ouest-est, depuis les ports méthaniers de pays côtiers vers les zones de consommation du centre de l’Europe, et ainsi réduire la dépendance à la Russie, n’a pas de justification commerciale : « La question a toujours été : qui paye ? »
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