Pour une histoire des relations internationales ou vers une histoire globale ?
L'historiographie est fille de son temps : la manière d'écrire l'histoire en dit long sur une époque, ses doutes et ses espoirs. Comme chacun sait, la France entretient un rapport compliqué à la « mondialisation ». D'un côté, elle craint d'y perdre son identité et ses positions. De l'autre, elle y participe activement et bénéficie à plein de son inscription dans les flux mondiaux. Au début des années deux mille, le débat sur la mondialisation se concentrait, en France, sur le rôle des États-Unis et reflétait des inquiétudes d'ordre culturel. Dix ans plus tard, il se focalise sur le rôle des puissances émergentes, en particulier celui de la Chine, et reflète des inquiétudes d'ordre économique. Cette mondialisation galopante se traduit par l'influence croissante d'un courant historiographique, celui de l'histoire mondiale (world global history), auquel les historiens français souhaitent s'associer, comme en témoigne le lancement, en mai 2012, de la revue Monde(s). Histoire, espaces, relations.