Poutine veut relancer les essais nucléaires
L’un à Moscou, l’autre à Varsovie. Vladimir Poutine et Joe Biden prononcent ce mardi 21 février des discours croisés antagonistes, aux relents de guerre froide, promettant deux points de vue radicalement opposés sur la guerre en Ukraine et sur les rapports de force entre grandes puissances.
Près d’un an après avoir décidé l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février 2022, le maître du Kremlin a continué sa stratégie de victimisation de la Russie. Depuis le Gostiny Dvor, un palais des congrès situé près de la place Rouge, Vladimir Poutine a accusé le régime de Kiev, qualifié de néonazi, et l'Otan animés par une russophobie, d'avoir "fait éclater la guerre", contraignant la Russie à "utiliser la force pour y mettre un terme". "Les élites de l'Occident ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toutes" a-t-il affirmé, avant d’assurer que la Russie n’abandonnera par les armes car il en va de la sauvegarde de la civilisation russe.
La Russie a en revanche décidé de suspendre sa participation au traité New Start sur le désarmement nucléaire signé en 2010, mais ne s’en retire pas. "Avant de reprendre les discussions à ce sujet, nous devons comprendre ce que veulent les pays de l’alliance du Nord comme la France et le Royaume-Uni" a notamment expliqué Vladimir Poutine. Le président russe a également menacé de réaliser de nouveaux tests d’armes nucléaires si les États-Unis en réalisent en premier.
Pour Tatiana Kastouéva-Jean, "le discours de Poutine était une fois de plus extrêmement anti-occidental et extrêmement fort. Il affirme que la Russie fera le nécessaire si elle est menacée dans son existence par l'Occident. Il a aussi essayé d’engager les pays du Sud global. Et le message clé était la suspension de la Russie au traité New Start qui est d’une grande symbolique puisqu'il s'agissait de l'un des derniers filets de sécurité qui restait pour l'architecture de sécurité européenne".
Pendant ce temps, le président américain est en visite à Varsovie où il prononcera un discours en fin d’après-midi. Il y "fera clairement savoir que les États-Unis continueront à soutenir l'Ukraine (...) aussi longtemps qu'il le faudra", a expliqué le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis. La veille déjà, en se rendant dans la capitale ukrainienne, après dix heures de train à partir de la Pologne, Joe Biden avait envoyé un message clair à Vladimir Poutine qui est qu’il ne doit pas compter sur une "fatigue" des États-Unis, et il l’a d’ailleurs prouvé en annonçant 500 millions de dollars d’aide militaire de plus à l’Ukraine.
"Depuis 2014, le discours de Poutine diffuse une image très négative de l’Occident en Russie et la population adhère à cela. Dans les années 1990, les Russes voulaient vivre comme en Occident, aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas. Il y a une distanciation de plus en plus grande avec l'Occident 'décadent', 'moralement dégradé'", affirme Tatiana Kastouéva-Jean.
> Retrouver le replay de l'émission sur le site de France TV.
Média
Partager