Prigojine tué : L'onde de choc
"Un homme talentueux qui a commis des erreurs". C'est en ces termes que Vladimir Poutine a rendu hier hommage au patron de la milice paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, disparu dans un crash d'avion en début de semaine, et devenu traître à la nation depuis sa tentative de putsch en juin dernier.
Son élimination agite les observateurs et une succession d'hypothèses ont fleuri un peu partout. Les yeux sont évidemment tournés vers le chef du Kremlin, connu pour être sans pitié envers ses adversaires. Les activistes et opposants sont traqués sur le sol russe comme européen, et avec le conflit qui dure, cette purge pourrait bien s'accélérer.
La question est aujourd'hui de savoir ce que Wagner va devenir maintenant que son leader a disparu. Aucun successeur n'étant désigné, le flou est grand sur l'avenir des membres de cette milice. Sur le front ukrainien, Wagner était déjà en recul depuis plusieurs mois pour céder leurs positions à l'armée régulière.
En Afrique aussi l'avenir de Wagner est en suspens. Lors de sa dernière mise en scène, Prigojine disait effectuer une "mission de reconnaissance" pour "rendre le continent africain encore plus libre". Ces dernières années, l'Afrique représentait une part considérable des activités du groupe, engagé en Lybie, au Soudan, en Centrafrique, au Mozambique, à Madagascar et au Mali. Sans oublier sa possible présence au Niger.
Pendant ce temps, lors du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à Johannesburg, Poutine a profité dans son intervention par vidéo depuis Moscou pour justifier sa guerre menée en Ukraine. Bien que le mandat de la Cour pénale internationale (CPI) l'ait empêché de se déplacer en personne, ce sommet est l'occasion pour lui de montrer qu'il n'est pas isolé, et qu'il conserve le soutien de certains de ses partenaires.
Alors, quel avenir pour Wagner après la disparition de Prigojine ? Que deviendra-t-il de sa présence en Afrique ? Quel place Poutine occupe-t-il encore sur le plan international ?
Nos Invités :
- Général Dominique Trinquand, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU
- Tatiana Kastouéva-Jean, Directrice du Centre Russie - IFRI
- Sylvie Bermann, Diplomate, ancienne ambassadrice de France en Russie, auteure de "Madame l’Ambassadeur"
- Rym Momtaz, Chercheuse en relations internationales et défense européenne - International Institute for Strategic Studies (IISS)
- Sylvain Tronchet (en skype) Correspondant à Moscou - Radio France
Média
Partager