Qui est Maxime Vivas, ce Français qui dénonce des «fake news» sur les Ouïghours et fait le bonheur de Pékin ?
Cet ergonome retraité toulousain, qui précise «ne pas être spécialiste de la Chine», vient de publier un livre qui bénéficie d’une promotion planétaire orchestrée par Pékin, aux fins de discréditer les accusations de «génocide» au Xinjiang.
Depuis quelques semaines, un «célèbre écrivain français» à la barbe blanche et aux lunettes rondes apparaît dans les médias officiels chinois. Le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, l’a même cité dans une conférence de presse en pleine Assemblée nationale populaire, pour contrer les graves accusations lancées contre la Chine sur les violations des droits humains menées au Xinjiang : «L’écrivain français Maxime Vivas, dans son livre intitulé Ouïghours, pour en finir avec les fake news, nous raconte un vrai Xinjiang prospère et stable qu’il a découvert pendant ses deux voyages dans la région.»
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Ce qui justifie le titre de son ouvrage est une série de fake news (assassinat de 25 000 Ouïghours, fours crématoires, enfants suppliciés pour voler leurs organes, bébés tenus en laisse, langue ouïghoure interdite…) qu’il s’attache à démonter, bien qu’elles ne soient pas mentionnées par les médias et les chercheurs sérieux. Pour prouver que des vidéos sont des faux, il explique utiliser InVid, un outil de fact-checking. Les Observateurs de France 24 avaient déjà, de leur côté, démontré que des images fausses ou imprécises circulaient sur les réseaux sociaux. Prouver que ces rumeurs, parfois assez relayées, comme le prélèvement d’organes, ne sont pas prouvées, sont imprécises ou sont inventées, lui suffisent pour délégitimer tout le reste. «Quand je me brûle la main dans l’eau chaude, je ne la replonge pas», justifie-t-il.
Faisant fi des critères établis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide signée par les Nations unies en 1948, il est persuadé qu’il ne peut y avoir de «génocide» puisqu’il n’y a pas d’«extermination».
Pour Marc Julienne, chercheur au centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri), «un ouvrage titré ainsi est une formidable opportunité pour le Parti communiste chinois, qui a peu de relais occidentaux sur lesquels s’appuyer».
Et alors que Pékin fait le maximum pour décrédibiliser l’anthropologue et sinologue Adrian Zenz, qui a le premier prouvé l’existence des camps en épluchant des milliers de documents officiels chinois, il lui oppose un autre «expert» créé de toutes pièces.
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