Qui sera assis derrière ce bureau à partir d'avril ?
Le président français Emmanuel Macron est le favori des prochaines élections. Il se présente comme un gestionnaire de crise européen et un dirigeant économique à succès. Ses concurrentes les plus redoutables sont toutes issues de la droite ou de l'ultra-droite.
Dans l'usine des turbines Arabelle à Belfort, le président français Emmanuel Macron s'entretient avec les ouvriers. Quelques dizaines de salariés en bleu de travail entourent l'invité de marque, qui répond longuement à chaque question en tournant constamment sur lui-même, car il ne veut tourner le dos à personne plus longtemps. Macron est là pour annoncer une bonne nouvelle : il promet que l'État investira massivement dans l'énergie nucléaire au profit de la protection du climat et de la sécurité énergétique. Pour les employés des usines Arabelle, cela signifie une perspective d'emploi à long terme, car leurs turbines font partie de l'équipement de base des centrales nucléaires françaises.
Mais le véritable message de cette apparition est le suivant : Macron veut le faire encore une fois, il veut redevenir président. Car bien qu'il n'ait pas encore officiellement déclaré sa candidature, il est clair pour tout le monde à Belfort que les projets ambitieux de l'actuel président continueront d'être réalisés sous son égide. Cela va de soi, comme si la réélection de Macron n'était qu'une formalité.
Vacance du pouvoir après le départ de Merkel
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- « Macron veut se montrer comme le nouvel homme fort de l'Europe après le départ d'Angela Merkel », explique Paul Maurice, expert des relations franco-allemandes à l'institut de recherche Ifri. « Il a de l'expérience et est un Européen convaincu. En même temps, il démontre ainsi la puissance de la France ». Selon lui, l'engagement en politique étrangère aide donc doublement Macron.
« Il utilise la crise ukrainienne pour se positionner en tant que leader », a jugé la chaîne de télévision privée BFM de manière tout à fait élogieuse. Du point de vue de Macron, l'occasion était propice, car son homologue allemand avait longtemps hésité à faire des déclarations et des actions claires.
Mais la seule performance en matière de politique européenne ne suffira pas pour être élu pour un deuxième mandat en tant que quatrième président de la Cinquième République après Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac. Ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy n'y sont pas parvenus.
Une croissance du PIB supérieure à celle de l'Allemagne
- Mais Macron parvient manifestement à conserver son électorat, souligne l'expert politique Paul Maurice. Cela pourrait être la clé du succès.
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>> Article paru en allemand dans le magazine papier Focus 8/2022 (p. 42-45) : « Wer wird ab April hinter diesem Schreibtisch sitzen? » <<
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