Réforme constitutionnelle russe : Poutine peut-il rester président à vie ?
La réforme constitutionnelle soumise au vote populaire pourrait permettre à Vladimir Poutine de rester au pouvoir jusqu'en 2036, selon Tatiana Kastaouéva-Jean, directrice du Centre Russie de l’Institut français des Relations Internationales.
En Russie, la grande réforme constitutionnelle est soumise au vote populaire jusqu’à aujourd’hui, mercredi 1er juillet. La mesure phare, c’est le prolongement possible pour le président Vladimir Poutine de faire deux mandants supplémentaires, ce qui fait qu’il pourrait rester en poste jusqu’en 2036. Il aura alors 84 ans.
Pour Tatiana Kastaouéva-Jean, directrice du Centre Russie de l’IFRI (Institut français des Relations Internationales), auteure de La Russie de Poutine en 100 questions : "Vladimir Poutine, tout au long de ses mandants, a promis de ne jamais toucher à la constitution. Et voilà que le 15 janvier il lance la grande réforme. Pourquoi ? Je pense qu’après sa réélection en mars 2018, Vladimir Poutine s’est retrouvé un peu dans une situation de canard boiteux. Tout le monde sait que la Constitution lui permet d’aller jusqu’en 2024 et pas au-delà, et alors tout le monde, dès le début, a commencé à chercher le successeur. C’est peut-être le premier objectif de Poutine, de donner quelques pistes, si ce n’est de résoudre le problème de 2024, le problème de transfert du pouvoir."
La spécialiste ajoute : "Mais en Russie, les choses ne sont pas présentées de la même manière. Tout est mis en avant, les éléments sociaux économiques inscrits dans la Constitution, comme la garantie du salaire minimum, comme l’indexation des retraites sur l’inflation…Par définition, les gens y sont favorables. Ensuite, il y a tout un pan de valeurs conservatrices, (…) Dieu est mentionné désormais dans la Constitution russe."
Poutine a fait plusieurs discours publics, mais le fait qu’il puisse rester au pouvoir, "est passé sous silence. (…) Il n’en parle pas". Tatiana Kastaouéva-Jean précise : "L’opposition en débat ouvertement, les gens en discutent un petit peu."
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