Résistance à l'usine-forteresse d'Azovstal : "des bombes incendiaires utilisées"
Des images aériennes diffusées le 15 mai montrent que le siège de l'usine-forteresse d'Azovstal dure et que les Russes essaient par tous moyens de venir à bout de la résistance ukrainienne qui s'y est réfugiée.
Dans cet immense complexe sidérurgique située sur les rives de Marioupol, quelques centaines de soldats ukrainiens résistent au siège des forces russes. Celles-ci pilonnent sans discontinuer ou presque les combattants du régiment Azov, toujours retranchés dans un labyrinthe de tunnels datant de l'ère soviétique.
Ce dimanche, l'artillerie russe a, semble-t-il, utilisé des bombes incendiaires dans cet assaut. "Après détonation, celles-ci vont provoquer un incendie plus durable qu'avec de l'explosif simple, créant des nappes de feu, qui dureront longtemps et qui servent à interdire une zone, ou du moins à endommager un dispositif adverse", explique Léo Péria, chercheur en armement à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
L'utilisation de ce type de munition "est théoriquement encadrée par certaines conventions". "Elles disent néanmoins qu'on ne doit pas les utiliser dans une situation où des civils sont censés être présents. Le souci, c'est que les images du moment montrent des armes au phosphore. Ce sont des armes qui sont considérées comme celles qui servent à éclairer la nuit. Et dans ce contexte-là, elles ne sont pas interdites par la convention sur les armes conventionnelles", selon ce spécialiste de l’emploi d’armement conventionnel.
Toutefois, l'impact de ce type de bombes peut se révéler dévastateur : "Les paillettes de phosphore créent de très fortes chaleurs, voire des incendies si elles trouvent un dépôt inflammable au sol, et dans le scénario d'Azovstal, les Russes peuvent enfumer les sorties d'aération des tunnels situés sous l'usine et asphyxier ceux qui sont à l'intérieur."
> Voir le replay sur le site de TF1 Info.
Média
Partager