Russie : un apprentissage de la contestation ?
Le 8 septembre prochain, des élections sont organisées à Moscou afin de renouveler le Parlement local. Cet été, soixante candidats indépendants s'étaient vus rejeter l'accès à cette échéance, provoquant d'importantes mobilisations dans la capitale russe.
L'été fut brûlant à Moscou. Le 17 juillet, la Commission électorale de la capitale, chargée de superviser le déroulement du scrutin qui va renouveler le Parlement local, rejette les candidatures de 57 personnes, toutes opposants politiques au régime de Vladimir Poutine. Il n'en fallait pas plus pour que 20 000 moscovites sortent dans la rue pour exiger des élections libres, dès le samedi 20 juillet. Des mobilisations qui n'étaient pas prévues, selon Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie / Nouveaux Etats indépendants à l’Ifri :
Cette élection devait se passer sans accroc : l’année dernière, le maire de Moscou s’est d’ailleurs fait réélire avec un score très confortable. Mais ces candidats indépendants ont été traités d’une manière assez violente. Les oppositions, qui ont chacune leurs intérêts, sont contre ce traitement qui ne respecte pas leurs droits.
Si 12 millions d'âmes résident dans la mégalopole, ce chiffre de 20 000 manifestants reste le plus haut depuis les dernières manifestations contre le président russe, en 2011 et 2012. Surtout, ce scrutin local offre la possibilité aux adversaires de Vladimir Poutine de critiquer la gestion de Moscou, soupçonnée de multiples affaires de corruption. [...]
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Tatiana Kastouéva-JeanChercheuse, directrice du Centre Russie/NEI de l'Ifri
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Renaud GirardCorrespondant de guerre et chroniqueur international du Figaro
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Konstantin Von EggertJournaliste russe, ancien rédacteur en chef du bureau de Moscou à la BBC
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Françoise ThomHistorienne
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Julien VercueilMaître de conférences en sciences économiques, INALCO, rédacteur en chef adjoint de la Revue de la Régulation
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