Scholz ou Laschet : qui est le plus Macron-compatible ?
En pleine campagne des législatives, les successeurs potentiels d'Angela Merkel se pressent à l'Elysée. Le social-démocrate Olaf Scholz est reçu ce lundi.
Pour eux, c'est un passage obligé, avant le scrutin fédéral du 26 septembre prochain. Alors que la campagne des législatives bat son plein, le candidat du parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz est reçu à l'Elysée ce lundi à 10 heures par le président Emmanuel Macron. Puis, mercredi, ce sera au tour du chef de file des conservateurs (CDU-CSU), Armin Laschet. Chacun espère succéder à Angela Merkel et instaurer une relation fructueuse avec le dirigeant français, comme Helmut Kohl et François Mitterrand ou Charles de Gaulle et Konrad Adenauer.
La coopération franco-allemande, Armin Laschet la pratique déjà : il dirige un Land, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui a établi des programmes conjoints avec une région française, les Hauts-de-France. Il est, par ailleurs, depuis 2019, le "Plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne chargé des relations culturelles franco-allemandes". A ce titre, il coordonne la position des Länder sur la culture et l'éducation au conseil des ministres franco-allemand, prévu par le traité bilatéral de l'Elysée.
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- "Laschet est un conservateur rhénan, comme Kohl, attaché aux grandes coopérations franco-allemandes, pointe Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes à l'IFRI. Son rapport à la France est plus évident qu'Olaf Scholz, originaire de Hambourg, un port tourné vers le commerce."
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- Plus à gauche que Laschet, Scholz est plus susceptible de revenir sur ce credo. "Avec lui, Paris espère qu'il y aura plus de marge de manœuvre sur ce sujet de la dette", indique Paul Maurice. Les coalitions joueront aussi un rôle important. "Scholz veut plutôt gouverner avec les Verts, rappelle le chercheur. Or, la candidate écologiste, Annalena Baerbock, converge avec Macron dans son approche d'autonomie stratégique européenne." Mais il pourrait aussi s'associer aux libéraux, opposés comme les conservateurs à des emprunts communautaires.
- Une chose est sûre : une fois Angela Merkel partie, Emmanuel Macron occupera plus facilement le devant de la scène européenne. "Il se positionnera en partenaire senior du couple franco-allemand et guide du nouveau chancelier, que ce soit Laschet ou Scholz", estime Paul Maurice. Une position utile, alors que la France va prendre la présidence de l'Union européenne, au premier semestre 2022. Et que le président tentera, au passage, de se faire lui-même réélire.
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