Sommes-nous entrés dans un nouvel âge de la menace nucléaire ?
Ce soir, Un jour dans le monde accueille Jean-Louis Lozier, conseiller du Centre des études de sécurité de l'Ifri. Cet ancien chef de la division « forces nucléaires » de l’état-major des armées, constate “un changement d’ère nucléaire” depuis quelques années, confirmé par le début de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier.
Depuis le début du conflit, Vladimir Poutine ne cesse de menacer les Etats occidentaux d’une attaque nucléaire. Il y a trois semaines, le 21 septembre 2022, le président russe a de nouveau fait allusion à la bombe atomique lors d’un discours télévisé. Qualifié de risque d’“apocalypse” nucléaire par Joe Biden le 6 octobre dernier, qu’en est-il vraiment ?
La rhétorique nucléaire a été imposée avant même le début de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, dès le 7 février au soir après son entretien avec Emmanuel Macron. Elle permet une sanctuarisation agressive de l’Ukraine qui se double de son invasion par des moyens conventionnels. Néanmoins, cela n’empêche pas les Occidentaux de poursuivre l’aide militaire à l’Ukraine sans y envoyer leurs propres soldats ce qui constitue une ligne rouge à ne pas franchir pour le Kremlin. Ainsi s’articule la dialectique nucléaire entre la Russie et les Occidentaux.
Cette rhétorique nucléaire illustre le passage à un nouvel âge nucléaire dont la nucléarisation de l’Iran et de la Corée du Nord sont aussi des exemples. La Chine procède également actuellement à une augmentation de son arsenal nucléaire. Ce nouveau cycle succède à la période de non-prolifération et de désarmement qui prévalait depuis la chute de l’Union soviétique, malgré des périodes de recrudescence des tensions comme entre l’Inde et le Pakistan en 1999.
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