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Sous-marins australiens : la diplomatie militaire française mise en échec

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cité par Philipe Ricard et Elise Vincent dans

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Accroche

Emmanuel Macron a été prévenu que le premier ministre australien souhaitait lui parler à peine quelques heures avant l’annonce du partenariat stratégique et l’annulation de la vente de douze sous-marins.

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Au lendemain de l’énorme claque infligée à la France par les Etats-Unis et leur nouveau partenariat stratégique avec l’Australie et le Royaume-Uni – baptisé Aukus – entraînant l’annulation de la vente de douze sous-marins conventionnels de technologie tricolore à Canberra, la dureté des commentaires en privé comme en public est venue illustrer, jeudi 16 septembre à Paris, l’impact potentiellement délétère de ce rebondissement sur la soutenabilité de la politique française de défense.

Une politique basée sur un modèle d’armée complet, en partie financé par une stratégie d’exportation de matériels d’armement volontariste, elle-même soutenue par une ardente diplomatie militaire. Celle-ci se voit aujourd’hui brutalement mise à mal par ce revers que certains observateurs considèrent déjà comme un « game changer ».

La façon dont Paris dit avoir appris la nouvelle est révélatrice et nourrit la colère des officiels français. Selon nos informations, c’est lors d’une réunion mercredi matin, quelques heures seulement avant la conférence de presse officielle de la Maison Blanche, qu’Emmanuel Macron a formellement été prévenu, par son homologue australien, qui souhaitait lui parler au plus vite. Autour de la table, se trouvent notamment le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et la ministre des armées, Florence Parly. Tous deux sont également informés par leur entourage que leurs homologues australiens souhaitent les joindre de toute urgence. Les regards se croisent et chacun comprend très vite que le contrat de sous-marins de Naval Group est en péril. Le conseil des ministres se tient dans la foulée, dans une ambiance agitée.

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  • Un certain nombre d’observateurs, comme Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI), jugent possible un effet « château de cartes », notamment en Europe. Les regards se tournent particulièrement vers l’Allemagne, pilier, avec la France, de la construction européenne, mais historiquement très alignée sur les intérêts américains, surtout en matière de défense.

Inquiétudes sur le dossier SCAF

D’aucuns vont jusqu’à redouter un scénario à l’australienne sur un dossier comme le SCAF, ce projet européen de système de combat aérien du futur, dit aussi avion de chasse de « sixième génération ». L’Allemagne et la France sont associées depuis 2017, rejointes par l’Espagne en 2019, aux côtés de leurs grands industriels, comme Airbus ou Dassault. Mais ce projet, considéré à Paris comme central pour la souveraineté européenne, avance à pas comptés. Si un certain nombre d’étapes importantes ont été franchies récemment, notamment le 30 août avec la signature d’une nouvelle tranche d’études, le cas australien crée un précédent qui contribue à générer de l’incertitude.

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Élie TENENBAUM

Élie TENENBAUM

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Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri