Suicides ou mises en scène ? Ces mystérieuses morts d’oligarques russes qui sèment le trouble
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Cinq hauts responsables russes ont été retrouvés morts, certains aux côtés de leurs proches, depuis le début de la guerre en Ukraine. Six depuis le début de l’année. Les similitudes qui entourent ces suicides apparents interrogent.
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De grands massifs protègent la propriété des regards inquisiteurs. Sur les hauteurs de Lloret del Mar, en Espagne, un policier en blouse blanche grimpe les marches de pierre du 20, rue Aiguablava. Ce mercredi 20 avril, la Costa Brava n’a pas le cœur à la fête. Trois corps ont été retrouvés au sein de cette belle demeure d’albâtre qui toise les environs de la station balnéaire.
Une femme et sa fille adolescente gisent dans leur lit,vraisemblablement poignardées dans leur sommeil. Dans la villa, les enquêteurs saisissent des liasses de billets de plus de10 000 euros. Leurs regards s’attardent sur les six bolides auxcapots froids. Le propriétaire, Sergey Protosenya, 55 ans, pend au bout d’une corde nouée, dehors, à une balustrade. L’ancien membre du conseil d’administration de la société gazière russe Novatek disposait d’une fortune estimée à 400millions d’euros il y a dix ans.
Les Mossos catalans privilégient pour l’heure la thèse d’un double crime intrafamilial suivi d’un suicide. Mais l’enquête en rappelle d’autres. Depuis le début de l’année, six millionnaires russes, tous un temps liés aux intérêts stratégiques de Moscou, sont décédés dans des circonstances violentes et mystérieuses. Alors qu’une partie de la haute société semble vouloir se désolidariser de l’invasion del’Ukraine, les contempteurs de Vladimir Poutine s’interrogent. Le Kremlin serait-il impliqué ? Ces suicides seraient-ils, en réalité, des meurtres déguisés ?
Deux décès dans le même bourg
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« Même s’il s’agit de cadres et non d’oligarques à proprement parler, ces personnes pouvaient posséder des informations sensibles sur le fonctionnement du régime de Poutine, abonde Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
On ne peut pas exclure que quelqu’un ait cherché à les empêcher de fuiter. »
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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN
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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri
