Turquie : quelle est la "boussole d’Erdogan" ?
La carte de l’apaisement du côté de l’Europe, et un possible blocage sur la question syrienne : en une semaine, la Turquie vient d’effectuer un ré-ancrage régional.
Recep Tayyip Erdogan était à Paris vendredi dernier, le lendemain le Ministre des Affaires Etrangères Mevlut Cavusoglu se rendait en Allemagne, depuis fin décembre les pays européens sont de nouveau appelés de « vieux amis » : Après deux années de tensions assumées Ankara se montre inhabituellement conciliante avec l’Union Européenne ; et inhabituellement ferme envers ses partenaires iraniens et russes qu’elle somme de «prendre leur responsabilité» en Syrie – convocation des ambassadeurs à l’appui.
Sortir de l’isolement d’un côté, prendre le risque d’une brouille de l’autre ? Avec l'UE il y a des relations obligées : les réfugiés, l’économie, la sécurité régionale. De plus la Turquie est toujours candidate à l'adhésion et membre de l'OTAN. En Syrie, l’influence d’Ankara s’est réduite mais elle n’a pas renoncé à peser sur le règlement de la question, notamment l’avenir des Kurdes.
Deux échéances peuvent désormais presser la Turquie à tenter de reprendre un peu de terrain diplomatique : les pourparlers de Sotchi sur la Syrie en février et les élections générales de fin 2019...
Sur le plan intérieur, le Pdt a les mains libres pour légiférer sans entrave car l'Etat d'Urgence vient d’être prolongé de 3 mois. Mais est-il pour autant le «président irrationnel d'une Turquie sans boussole», comme l'écrit Gaidz Minassian dans Le Monde au sujet d'un livre ouvrage récent ? Si on tente d’y voir un certain pragmatisme : quelle est la boussole d’Erdogan ?
Intervenant :
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