Ukraine: les influenceurs, petits soldats de la guerre informationnelle
Washington comme Moscou comptent sur ces relais d’opinion. Un défi pour les réseaux sociaux.
Sous les coups de 14 heures, jeudi 10 mars, Joe Biden entame son après-midi par une réunion de premier plan autour de la guerre en Ukraine. Depuis la Maison-Blanche, le président américain, entouré de ses équipes, se retrouve sur Zoom face à une trentaine d’influenceurs TikTok, âgés pour la plupart d’à peine 25 ans. Au quinzième jour de l’invasion du pays par la Russie, l’Administration démocrate veut s’assurer que ces créateurs de contenus décrypteront, sans fausse note, le conflit pour leurs centaines de milliers d’abonnés. La visioconférence à peine terminée, la magie commence à opérer. Sur le réseau social, l’influenceuse Victoria Hammet (suivi par 750.000 personnes) raconte pourquoi la mise en place de l’interdiction de survol de l’Ukraine peut faire «dégénérer le conflit». Puis, elle lance le hashtag #StopVladimirPoutine. Au même moment, l’influenceur Khalil Green rappelle à ses 534.000 abonnés «la nécessité de soutenir les actions de l’Otan».
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Outre-Atlantique, le soutien des influenceurs envers l’Ukraine s’affiche essentiellement comme une défense du «monde libre» face à «l’agresseur russe», analyse le cabinet Backbone Consulting. Une rhétorique américaine qui reprend certains codes de la guerre froide.
«On assiste à un retour en force de l’adversaire russe, après des années concentrées sur l’ennemi chinois», décrypte Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales.
«La stratégie du Kremlin consiste à répandre une vingtaine de récits différents, au ton plus ou moins modéré. Il choisit le type d’émetteur qui correspond le mieux à chacune des versions», abonde Julien Nocetti.
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