L'Afrique du Sud a vu, ces dernières semaines, un déferlement de violences à l'égard de ses ressortissants étrangers. Sursaut de haine ou résultante d'une xénophobie historique ? Explications avec Thierry Vircoulon, chercheur sur les conflits en Afrique subsaharienne, et l'analyste sud-africaine Liesl Louw-Vaudran.
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Une vague de violences xénophobes a provoqué la mort de douze personnes depuis le début du mois de septembre en Afrique du Sud. Dans la capitale et ses alentours, les dégâts humains et matériels sont considérables. Un événement qui n'est pas inédit, puisque l'ONG Human Rights Watch avance le chiffre de 200 décès de ressortissants étrangers depuis mars 2018 dans le pays.
Cependant, l'enchaînement des violences a provoqué la colère, puis le départ précipité, d'un grand nombre d'entre eux vers leur pays d'origine. D'abord principalement Nigérians, les immigrés du Mozambique et du Zimbabwe leur ont rapidement emboîté le pas.
Autre conséquence, l'envenimement des relations diplomatiques entre l'Afrique du Sud et les pays voisins. Le Nigeria, en concurrence avec le gouvernement sud-africain sur le plan économique, a pris la tête d'un mouvement de protestation envers les violences. Afin de résoudre la crise, le président Cyril Ramaphosa, conspué lors des obsèques de Robert Mugabe au Zimbabwe, a dû présenter ses excuses.
Quelle est l'origine de ces tensions et que révèlent-t-elles de l'état de la société sud-africaine ?
Pour en parler : Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'Institut Français des relations internationales (IFRI) sur les questions subsahariennes et Lies Louw-Waudran, analyste à l'Institute of Security Studies (ISS) de Pretoria, en Afrique du Sud.