Yang Liwei : la longue marche des taïkonautes chinois
16 octobre 2003, la Chine envoie Yang Liwei dans l'espace à bord du vaisseau Shenzhou V. C'est ponctuée d'échecs et de succès que se dessine l'aventure spatiale chinoise, désormais relancée par les rêves d'espace de Xi Jinping. Quels sont ses rêves ? Comment se présente l'avenir spatial chinois ?
Mission accomplie pour le lieutenant-colonel Yang Liwei qui devenait le 15 octobre 2003 le premier chinois à réaliser un vol en orbite autour de la terre. Il en fera 14 fois le tour pour un séjour de 21 heures en tout à bord de son vaisseau Shenzhou-5. Comme son illustre prédécesseur, le soviétique Youri Gagarine en 1961, il confiera plus tard son émerveillement à la vue du spectacle terrestre. Promu entre temps major-général, Yang Liwei, incarne non seulement une nouvelle génération de taïkonautes mais aussi la preuve vivante de l’impressionnant rattrapage de la Chine dans la maitrise des technologies spatiales.
Car si la Chine est aujourd’hui capable de prouesses comme l’envoi d’un robot sur la Lune ou d’une sonde dans l’orbite de Mars, elle fait encore figure de nouvel entrant dans ce club très fermé des puissances de l’Espace. La légende veut qu’en 1957, Mao Zedong jaloux du succès de Spoutnik jurait à ses concitoyens : "nous aussi nous fabriquerons des satellites!". La « longue marche » de la Chine vers l’espace débutait alors, émaillée d’échecs et de succès, renouvelée par la promesse du président Xi Jinping d’un nouveau rêve chinois, le rêve d’une puissance à haute-technologie.
Satellites, lanceurs, station spatiale, vols habités... La Chine est sur tous les fronts mais quels sont vraiment ses objectifs dans l’Espace ? Quels sont aujourd’hui ses atouts et ses faiblesses dans la compétition spatiale mondiale ? Enfin, malgré le désir de rattraper les Etats-Unis y a-t-il aussi une place pour la coopération entre les programmes chinois et ceux des autres nations ?
Seconde partie - le focus du jour
Vers une privatisation du spatial chinois ?
Le 17 mai 2018, la société pékinoise OneSpace lançait sa première fusée commerciale privée : OS-X. La ressemblance entre le projet de la start-up chinoise avec la firme d’Elon Musk Space X ne déplaît pas à son fondateur, Shu Chang. En effet, en 2014 le gouvernement chinois décide d’ouvrir le secteur de l’aérospatial à la concurrence, comme une volonté de s’affirmer à l’international.
Alors que révèle cette commercialisation du spatial chinois ? Dans quelle mesure l’État soutien cette activité ? Quelles sont ces entreprises ? Quel intérêt pour la Chine ?
Intervenants
- Karl Bergquist
Administrateur des relations internationales de l'Agence spatiale européenne - Marc Julienne
Chercheur au Centre Asie de l’Ifri, responsable des activités Chine - Lucie Sénéchal-Perrouault
Doctorante CNRS, sous la direction d’Isabelle Sourbès-Verger Nouvelles technologies et programme spatial chinois, relations Chine-Afrique
> Retrouver le podcast de l'émission sur le site de France Culture.
Média
Partager