L'Asie de l'Est face à la Chine
La Chine est sans conteste désormais un poids dominant de la scène internationale, maniant une remarquable palette stratégique. Étudier ses postures dans son environnement d’Asie du Sud-Est, vis-à-vis du Japon, de la Corée, de Taïwan, des pays de l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), jusqu’à l’Australie, c’est saisir à la fois la force d’actions très diversifiées, et leur limite.
Brutalité militaire en mer de Chine, séduction vaccinale, emprise économique, investissements maniés comme instruments d’influence, tentatives de contrôle des systèmes politiques, propositions d’organisations régionales marginalisant les acteurs extérieurs – occidentaux… – : tous les moyens sont bons pour affirmer la centralité de la puissance chinoise face à des États écartelés entre leurs intérêts de voisins et leur volonté d’indépendance. Le rapport des forces en Asie du Sud-Est pourrait bien être symbolique du monde qui s’annonce.
Le COVID-19 n’a pas bouleversé les logiques géopolitiques à l’œuvre dans le monde. La géographie de la diffusion des vaccins le montre clairement, qui correspond très largement à l’affirmation des puissances dans leurs zones d’influence respectives : il y a une géopolitique de l’immunité. Par contre, les consensus sur lesquels s’appuyait jusqu’à aujourd’hui la mondialisation ont été questionnés, en particulier concernant la soutenabilité des dettes publiques. Comment se refermeront les vannes largement ouvertes durant la crise des crédits publics, et les dettes ainsi créées seront-elles, et comment, remboursées ?
(En librairie le 7 juin 2021)
L'ASIE DE L'EST FACE À LA CHINE
Introduction Sur le fil : L'Asie de l'Est face à la Chine, par Marc Julienne
Chine/Japon : redéfinir la coexistence, par Céline Pajon
Chine/Corée du Sud : une frustration réciproque, par Antoine Bondaz
Pékin : pire et meilleur ennemi de Taïwan, par Marc Julienne et John Seaman
Chine et Asie du Sud-Est : les jeux sont-ils faits ?, par Sophie Boisseau du Rocher
Face à la Chine, l'Australie en résistance, par Nadège Rolland
QUE FAIRE DE LA DETTE ?
La dette publique est-elle un problème ?, par François Geerolf et Pierre Jacquet
Perspectives de l'endettement public, par François Ecalle
ACTUALITÉS
COVID-19 : Géopolitique de l'immunité collective, par Patrick Allard (lire cet article)
Comment réparer la démocratie américaine ?, par Laurence Nardon
REPÈRES
Détroit d'Ormuz : la guerre des nerfs, par Morgan Paglia (lire cet article)
Le modèle de Dubaï face à Abou Dhabi, par Matthieu Etourneau
Corées : perpétuellement vers la paix ?, par Rémy Hémez
LIBRES PROPOS
L'Europe, la puissance et la finance, par Sylvie Goulard
LECTURES
Sous la responsabilité de Marc Hecker
Toxic Politics: China’s Environmental Health Crisis and Its Challenge to the Chinese State, par Yanzhong Huang
China Goes Green: Coercive Environmentalism for a Troubled Planet, par Yifei Li et Judith Shapiro
Par John Seaman
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L'Asie de l'Est face à la Chine
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Taïwan, connu pour son leadership dans le domaine des semi-conducteurs et des technologies de l’information et de la communication (TIC), fait aujourd’hui des progrès significatifs dans l’industrie spatiale. Bien qu’historiquement modeste, le programme spatial taïwanais s’est transformé depuis 2020, sous l’impulsion de la présidente Tsai Ing-wen qui s’est engagée à développer les capacités spatiales du pays. Parmi les étapes clés figurent l’adoption de la loi sur le développement spatial et la création de l’Agence spatiale taïwanaise (TASA), qui a renforcé les ressources et la visibilité des ambitions spatiales de Taïwan.
La surproduction chinoise de puces matures : Des craintes infondées
La Chine, plutôt que d’inonder le marché mondial des semi-conducteurs à technologies matures, s’en dissocie. Si les politiques industrielles chinoises favorisent de plus en plus la production nationale de semi-conducteurs, sa propre demande en puces, en constante augmentation, devrait empêcher une arrivée massive de puces chinoises à bas prix sur les marchés étrangers. Cependant, à mesure que Pékin progresse dans son objectif de réduire la dépendance des industries nationales aux puces étrangères, les entreprises européennes et américaines de semi-conducteurs à technologies matures pourraient ressentir les effets d’un écosystème de semi-conducteurs chinois de plus en plus « involué » (内卷).
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