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Why is the United States so worried about Greece's exit from the eurozone?

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Accroche
  • Le 8 juin, lors du G7 en Bavière, Barack Obama invitait ses partenaires européens à trouver un accord rapide pour résoudre la crise grecque. 
  • Mercredi, c'est le secrétaire d'État au Trésor, Jack Lew, qui s'est inquiété des « chocs extérieurs » qu'entraînerait un échec. 
  • Hier, les États-Unis ont dépêché un membre du département d'État à Athènes en pleine négociation avec ses créanciers.
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Les déclarations du président Obama lors du G7, suivies par celles du secrétaire d'État au Trésor, Jack Lew, et enfin la visite à Athènes, mercredi et hier, d'Amanda Sloat, membre du département d'État chargée de la Grèce, montrent la détermination américaine à peser sur les négociations entre Athènes et ses créanciers - le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. Même si l'on constate que cela n'a, pour l'instant, pas produit d'effet. 

Ce positionnement s'explique d'abord par l'économie. Depuis la crise de 2008, l'Amérique redoute plus que tout l'instabilité financière. La croissance est repartie, l'économie réelle aussi, le chômage est au plus bas. Mais le poids de la finance rend le risque de bulle toujours présent. Or, les marchés sont tellement connectés aujourd'hui qu'un défaut de la Grèce pourrait entraîner un choc que redoute Jack Lew. D'autant qu'une sortie de la Grèce de la zone euro ne manquerait pas de secouer la monnaie unique, provoquant du même coup une hausse du dollar, ce qui pénaliserait les exportations américaines. On comprend, dès lors, la nervosité des dirigeants américains qui redoutent de voir casser une reprise encore fragile. 

« Une sortie de la Grèce de la zone euro ne manquerait pas de secouer la monnaie unique, provoquant du même coup une hausse pénaliserait les exportations américaines. »

La seconde raison est plus politique. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les États-Unis sont très attachés à la permanence d'une Europe forte. On fantasme sur la puissance américaine, mais pour l'Amérique, il est préférable, pour affronter la situation internationale, d'avoir comme alliée une Europe qui fonctionne plutôt qu'une collection de nations dispersées. La crise ukrainienne montre combien l'Europe peut être utile pour contrer Poutine sans que les États-Unis n'aient trop à intervenir au moment où ils ont besoin de la Russie dans la négociation sur le nucléaire avec l'Iran. 

J'ajouterai enfin que les États-Unis craignent, plus que celle de la Grèce, une sortie du Royaume-Uni. Bien sûr, il n'existe pas de lien direct entre un "Grexit" et un "Brexit" Mais une sortie de la Grèce ferait tomber un tabou et pourrait avoir un effet de contagion fâcheux sur le Royaume-Uni qui est le relais le plus ancien et le plus fidèle de I'Amérique au sein de l'Union européenne.

 

RECUEILLI PAR ANTOINE D'ABBUNDO

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Laurence NARDON

Laurence NARDON

Intitulé du poste

Responsable du Programme Amériques de l'Ifri