Au delà de la crise financière et institutionnelle, l'Argentine en quête d'un véritable projet
Renée Fregossi est Docteur en philosophie et en science politique, maître de conférences à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine (Université Paris III, Sorbonne nouvelle)
Résumé:
La crise que subit l'Argentine résulte d'un ensemble de données complexe: d'abord, des éléments d'ordre culturel et politique ancrés au plus profond de l'histoire du pays, du populisme des années 1930-1960 au libéralisme des années 1990 en passant par le péronisme et la dictature; ensuite, des facteurs économiques en partie dus aux politiques économiques des trente dernières années (endettement massif, chute du commerce extérieur, paupérisation); d'autre part, une structure étatique corrompue et clientéliste, qui perdure, bien qu'elle ait été confrontée, sous Menem, à une révolution libérale qui l'a privée d'une partie de ses ressources; enfin, des groupes sociaux contrastés qui continuent à coexister sans lien entre eux. Confronté à la mondialisation, c'est donc tout un système politique, économique et social qui s'avère déstructuré en profondeur. Depuis la fin 2001, face à un FMI par trop intransigeant, l'économie est en chute libre et les revendications d'une société laissée à l'abandon s'exacerbent. Seule une profonde réforme de l'Etat, un renouveau démocratique et un pari sur l'atout que représente le Mercosur pourraient offrir l'espoir d'un projet politique cohérent et socialement acceptable.
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