L'année 2003 dans l'histoire: tournant, rupture ou continuité?
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Résumé
La crise en Irak, qu’il s’agisse de la guerre elle-même ou de son impact sur l’ensemble des systèmes d’alliances et sur les rapport de l’Occident au monde, invite l’historien à questionner la place de l’année 2003 dans l’histoire récente. Faut-il voir en elle la fin d’une période historique, et, si oui, de laquelle? S’agit-il de la fin de la période ouverte après le 11 septembre 2001? Ou de la fin véritable de l’après-guerre froide, que l’on croyait achevée avec l’effondrement de l’Union soviétique? Ou encore de la clôture de cette longue période de l’après-1945 qu’avait laissée dans l’ombre l’affrontement Est-Ouest (mise en place du système onusien, constitution d’un ensemble euro-atlantique, décolonisation, etc.)? Enfin, s’agissant d’une actualité dominée largement par la politique américaine, unique hyperpuissance, il convient encore de se demander si le comportement des Etats-Unis durant l’année 2003 s’inscrit dans une histoire longue ou si l’on assiste à une sorte de révolution de la politique extérieure de ce pays.
Pierre Grosser, professeur agrégé et docteur en histoire, enseigne à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris.