Robert Habeck, champion allemand de la transition énergétique
Il devait faire de son ministère le haut lieu de la lutte contre le réchauffement. Mais en février dernier, la guerre en Ukraine a changé la donne… Robert Habeck, vice-chancelier allemand en charge de l’Économie et du Climat, a dû trouver à la hâte des alternatives au gaz russe tout en demandant à ses concitoyens de réduire leur consommation d’énergie. Malgré ce double défi, il est devenu en quelques mois seulement le ministre le plus populaire d’Allemagne, éclipsant largement le chancelier socialiste Olaf Scholz.
La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre en Allemagne, l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. Ce vendredi 17 juin, la Russie annonce qu’elle va baisser de 40 % ses livraisons de gaz vers l’Allemagne… Robert Habeck dénonce aussitôt, derrière les motivations techniques avancées par la Russie, une raison purement politique. « Il ne faut pas se faire d’illusions, nous sommes dans une épreuve de force entre les alliés occidentaux et la Russie », assène le ministre allemand de l’Économie et du Changement climatique. « La décision de baisser les livraisons de gaz, Poutine la prend de manière arbitraire c’est comme ça que les dictateurs et les despotes agissent. »
À 52 ans, l’ancien romancier, entré tardivement en politique est devenu le ministre le plus populaire d’Allemagne. Nommé en décembre dernier à la tête d’un super ministère de l’Économie et du Climat, Robert Habeck éclipse totalement le chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
« Il soigne son côté “cool” en se faisant prendre en photo, assis par terre, travaillant sur son ordinateur sur le quai d’une gare, ou bien en sautant sur une table devant des ouvriers d’une raffinerie dans l’est de l’Allemagne, raconte Paul Maurice, du Comité d’études des relations franco-allemandes à l’IFRI (Institut français des relations internationales). Il a aussi une image décontractée, loin du traditionnel costume-cravate. »
À cette image décontractée vient s’ajouter un sens du compromis aiguisé et un réalisme politique qui séduit les électeurs allemands. « Il vient d’une famille qui était conservatrice à l’origine et lui appartient plutôt à l’aile qu’on appelle réaliste chez les Verts, c’est-à-dire qu’on considère parfois en France comme l’aile droitière des Verts, celle qui est prête à gouverner et qui d’ailleurs l’a amené à devenir ministre. »
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