"Sanctions" : qui s'y frotte s'y PIB
A la croisée de la géopolitique et de l'économie, les sanctions économiques accompagnent voire remplacent l'intervention militaire. Quelles grandes mutations connaissent-elles depuis le début du XXIème siècle ? Sont-elles efficaces ?
Le 12 septembre 2024, les Etats-Unis ont bloqué les avoirs de 16 responsables proches du président vénézuélien Nicolas Maduro. Deux jours avant, Téhéran, accusé d’envoyer des missiles balistiques à la Russie, a fait l’objet des sanctions économiques occidentales visant notamment sa compagnie aérienne Iran Air.
Si l'histoire des sanctions économiques est ancienne, on observe depuis les attentats 11 septembre 2001 une montée en puissance des régimes de sanctions. Plus ciblées que les embargos, reposant davantage sur des mécanismes financiers, les sanctions économiques sont aussi de plus en plus utilisées dans un cadre bilatéral. Ainsi, les sanctions économiques actuelles peuvent être confondues avec les mesures protectionnistes. Pour les différencier, Sébastien Jean insiste sur leurs justifications respectives : "les sanctions économiques relèvent de la punition pour le non-respect de principes universels, en dehors même d'un conflit bilatéral. Donc quand on sanctionne la Russie, c'est dans le cadre de la protestation et de la punition contre son invasion de l'Ukraine, pas dans celui d'conflit directement bilatéral qu'on a avec eux (...) La logique est profondément différente de celle qu'on peut avoir dans des cas qui sont plus strictement économiques, comme la guerre tarifaire menée par l'administration Trump contre la Chine".
Avec :
Sébastien Jean, professeur d'économie au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), responsable du programme Géoéconomie et géofinance de l'IFRI
Agathe Demarais, économiste, Responsable des travaux du Conseil Européen pour les Relations Internationales (ECFR) dans le domaine de la géoéconomie
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