De 2020 à 2030, de Copenhague à Paris : l'âge de raison de la politique climatique européenne ?
Mars 2007 et Octobre 2014, deux Conseils européens qui auront chacun permis de définir les grandes orientations de la politique climatique européenne pour les décennies 2010-2020 puis 2020-2030. Ces engagements ont ensuite servi de feuille de route pour l’Union européenne (UE) en vue de deux grandes conférences sur le climat organisées sous l’égide des Nations-Unies, l’une à Copenhague en 2009 et l’autre à Paris en décembre 2015, avec chacune pour objectif d’aboutir à un accord mondial succédant au protocole de Kyoto. La première fut un échec pour la diplomatie européenne et tous les espoirs sont désormais placés dans la seconde, qui fait figure de dernière chance pour le processus de négociations internationales sur le climat.
Le parallélisme des calendriers est saisissant mais, à sept ans d’intervalle, le contexte est lui bien différent. Sur le plan interne, la crise économique est venue contraindre la capacité d’investissement des Etats membres et aussi rehausser la compétitivité industrielle dans le rang de leurs priorités. Sur le plan externe, le centre de gravité de la demande d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre s’est déplacé vers les pays émergents, rendant obsolète le paradigme nord-sud qui régissait le protocole de Kyoto. Enfin, s’il n’y a pas à ce jour d’action coordonnée pour la lutte contre le changement climatique, l’urgence à agir est une conviction de plus en plus partagée et les initiatives se multiplient, en témoigne le récent accord entre la Chine et les Etats-Unis.
Ces éléments, parmi d’autres, font que l’UE ne peut simplement poursuivre l’approche initiée il y a sept ans. C’est un nouveau chapitre de la politique climatique européenne qui s’ouvre et les conclusions du Conseil européen du 23-24 octobre dernier en ont donné le ton. On aurait atteint un âge de raison en ce sens que les objectifs 2030 marquent la pérennité de l’engagement européen dans la transition vers l’économie bas carbone, tout en insufflant davantage de flexibilité dans la mise en œuvre, par souci d’une plus grande efficacité économique. C’est un signal fort pour le monde mais cette approche rénovée doit encore se confirmer dans la mise en œuvre des réformes annoncées et dans la façon d’appréhender la conférence de Paris.
Télécharger le document PDF pour lire la totalité de l’éditorial :
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
De 2020 à 2030, de Copenhague à Paris : l'âge de raison de la politique climatique européenne ?
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?
Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.
Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité
Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.
L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale
Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.
La difficile réorganisation des chaînes de valeur des matières premières critiques – regards sur les politiques européennes de réduction des risques
La demande de matières premières critiques devant, au minimum, doubler d’ici 2030 dans le contexte des politiques actuelles de transition énergétique, la concentration des approvisionnements en matières premières critiques (MPC) – et plus encore, des capacités de raffinage – dans une poignée de pays est devenue l’une des questions fondamentales au sein des discussions internationales, bilatérales et nationales. La position dominante de la Chine et les contrôles successifs des exportations de MPC (récemment le germanium, le gallium, les technologies de traitement des terres rares, l’antimoine) indiquent une tendance à l’instrumentalisation des dépendances critiques.