Les Etats-Unis et l'Union européenne : le constat de 17 ans d'évolution (1990-2007)
Quatre séries de chiffres suffisent à rendre compte des similitudes et des différences entre les évolutions de l’Europe et des Etats-Unis dans la lutte contre le changement climatique, de 1990, année de la conférence de Kyoto à 2007, dernière année disponible :
- la croissance du PIB sur la période,
- la variation de la consommation d’énergie primaire, exprimée en tonnes d’équivalent pétrole (TEP) par unité de PIB (l’intensité énergétique),
- la variation des émissions de gaz à effet de serre d’origine énergétique en tonnes de CO2 équivalent par tonne de TEP consommée (efficacité carbone),
- la croissance des émissions totales de gaz à effet de serre d’origine énergétique sur la période.
1. Sur ces dix-sept ans, en monnaie constante, le PIB des Etats-Unis a cru de 66 % et celui de l’Union-européenne de 44 % seulement, cette différence s’expliquant, comme il est bien connu, par une croissance plus forte aux Etats-Unis de la population et du PIB par tête.
2. Dans les deux régions, l’intensité énergétique a baissé, de 26 % aux Etats-Unis et de 30 % en Europe. Cette baisse résulte des transformations des structures économiques et de l’amélioration des conditions d’utilisation de l’énergie.
3. Quant à l’intensité carbone, ratio des émissions de CO2 d’origine énergétique et de l’énergie primaire, elle baisse de 11% en Europe contre 3 % aux Etats-Unis.
4. Le résultat est une augmentation de 16 % des émissions aux Etats-Unis et une baisse de 3 % de ces émissions en Europe.
D’ici 2020, l’UE doit pour atteindre son objectif de baisse de 20 %, améliorer encore de 9% son volume d’émissions tandis que les Etats-Unis s’ils veulent atteindre une baisse de 17 %, par rapport à 1990, doivent baisser leurs émissions en 13 ans de 14%.
Il sera intéressant d’observer les effets de la récession dès que les chiffres de 2008 à 2010 seront disponibles.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes marchés du carbone peuvent-ils faire une percée à la COP29 ?
Les marchés volontaires du carbone (MVC) ont un potentiel élevé, notamment pour réduire le déficit de financement de la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique.
Le secteur électrique indien à la croisée des chemins : relever les défis des distributeurs d'électricité
Le secteur électrique indien a besoin d’une réforme urgente.
L’approvisionnement énergétique de Taïwan : talon d’Achille de la sécurité nationale
Faire de Taïwan une « île morte » à travers « un blocus » et une « rupture de l’approvisionnement énergétique » qui mènerait à un « effondrement économique ». C’est ainsi que le colonel de l’Armée populaire de libération et professeur à l’université de défense nationale de Pékin, Zhang Chi, décrivait en mai 2024 l’objectif des exercices militaires chinois organisés au lendemain de l’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te. Comme lors des exercices ayant suivi la visite de Nancy Pelosi à Taipei en août 2022, la Chine avait défini des zones d’exercice faisant face aux principaux ports taïwanais, simulant de fait un embargo militaire de Taïwan. Ces manœuvres illustrent la pression grandissante de Pékin envers l’archipel qu’elle entend conquérir et poussent Taïwan à interroger sa capacité de résilience.
La difficile réorganisation des chaînes de valeur des matières premières critiques – regards sur les politiques européennes de réduction des risques
La demande de matières premières critiques devant, au minimum, doubler d’ici 2030 dans le contexte des politiques actuelles de transition énergétique, la concentration des approvisionnements en matières premières critiques (MPC) – et plus encore, des capacités de raffinage – dans une poignée de pays est devenue l’une des questions fondamentales au sein des discussions internationales, bilatérales et nationales. La position dominante de la Chine et les contrôles successifs des exportations de MPC (récemment le germanium, le gallium, les technologies de traitement des terres rares, l’antimoine) indiquent une tendance à l’instrumentalisation des dépendances critiques.