« Un accord définitif réintégrera l'Iran dans le concert des nations »
S'agit-il vraiment de l'accord historique attendu par tous ?
Oui, s'il aboutit effectivement à un accord définitif le 30 juin. Il mettra fin à trente-cinq ans de relations conflictuelles entre Téhéran et Washington, réintégrant l'Iran dans le concert des nations et assurant le renoncement à l'arme nucléaire de ce dernier. Les protocoles de contrôle, pour éviter des tricheries de Téhéran, comme celles qui lui avaient permis de construire le site souterrain de Fordow, me semblent très sérieux, très précis.
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L’Iran mène-t-il une politique expansionniste ?
Le Yémen est le nouveau terrain de la guerre régionale qui oppose puissances chiites et sunnites. Et l’Iran, chiite, est accusé d’être militairement présent auprès des rebelles Houthis, tombeur du président yéménite (sunnite), Abd Rabo Mansour Hadi. Au Liban, en Syrie, en Irak ou dans la bande de Gaza, l’Iran semble discrètement mais sûrement faire avancer ses pions face à une coalition de pays arabes mobilisés par l’Arabie Saoudite. L’influence de l’Iran s’accroît-elle dans la région ?
Pour en débattre :
- Denis Bauchard, ancien ambassadeur en Jordanie, ancien président de l’Institut du monde arabe et conseiller à l’IFRI (Institut français des relations internationales)
- Thierry Coville, spécialiste de l’Iran, chercheur associé à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) et professeur à Novancia.
La relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
Après la mort de Nasrallah, quelle stratégie régionale pour l’Iran ?
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a été tué dans une frappe israélienne à Beyrouth le 27 septembre. La milice et son dirigeant étaient considérés comme le fer de lance de l’Axe de la Résistance, cette coalition de groupes miliciens majoritairement chiites qui sont au coeur de la stratégie régionale de l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie, a contribué au RAMSES 2025 avec l'article « La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord » pages 192 - 195.
Iran et Israël : meilleurs ennemis
L’attaque de missiles iraniens sur le sol israélien le 13 avril 2024, suivie par une riposte d’Israël visant une base militaire proche d’un des principaux sites nucléaires iraniens, fut le point d’orgue d’une guerre multiforme qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies. Alors qu’Israël entretenait les meilleures relations, diplomatiques et même militaires, avec l’Iran du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est apparu très vite qu’il n’en serait pas de même avec la République islamique.
La France a-t-elle encore une politique arabe ?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.
Le Sud contre l’Occident ?
2023 a vu se multiplier les forums amplifiant, de plus en plus, la voix d’un « Sud global ». Pour contradictoires et divisés qu’ils soient, ces forums (Brics+, OCS, G20, groupe des 77, sommet des Nouvelles routes de la soie…) expriment de nouveaux rapports de force, et surtout de nouvelles diplomaties, refusant l’alignement sur les puissances hier dominantes et privilégiant les intérêts d’États. Un nouveau monde se dessine, aux contours mouvants, encore incertains.
L’Iran, grand gagnant de la politique chinoise au Moyen-Orient ?
Le 10 mars dernier, la révélation d’un accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran obtenu via une médiation chinoise prend par surprise les observateurs et diplomates occidentaux. Sans précédent, l’intervention de Pékin dans le contentieux opposant Riyad et Téhéran confirme ses ambitions grandissantes à l’égard de la région.
L'impasse nucléaire iranienne : la non-prolifération au défi de crises multiples. L'impact de la guerre en Ukraine et des manifestations sur le retour au JCPOA
Les négociations pour le retour à l’accord sur le nucléaire iranien sont au point mort. Si de nombreux facteurs bloquants propres au dossier sont connus de longue date, tels que le règlement de contentieux avec l’Agence internationale de l’énergie atomique ou le manque de confiance de l’Iran envers les États-Unis, d’autres sont apparus courant 2022.
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