"Poutine n'a pas intérêt à aller au conflit armé"
Des militaires russes continuent à arriver ce lundi dans la péninsule ukrainienne de Crimée, au cœur depuis quelques jours d’un bras de fer entre Moscou et le nouveau pouvoir de Kiev. Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie à l’Institut français des relations internationales (Ifri), analyse les scénarios possibles.
Ukraine: contre la Russie "les moyens de pression sont extrêmement limités"
Après l'invasion de la Crimée par les troupes russes, les pays occidentaux et une partie de la communauté internationale, à l'exception notable de la Chine, ont mis en garde contre une possible escalade en Ukraine.
De quels moyens disposent-ils pour contrecarrer Vladimir Poutine à ce jeu diplomatique auquel il excelle?
"Le dossier ukrainien est essentiel pour la Russie, et Poutine ne cédera pas"
Décryptage du rôle de la Russie dans la crise ukrainienne avec Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de l'univers russe (Russie et États indépendants de l'ancienne Union soviétique), chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
« Sud Ouest ». La Russie pouvait-elle se désintéresser de l'Ukraine ?
Ukraine : "Par son silence, Poutine accentue la pression"
Vladimir Poutine ne s'est pas encore exprimé personnellement sur la nouvelle donne politique en Ukraine, hormis deux courts communiqués publiés sur le site du Kremlin, vendredi 28 février, qui ne tranchent pas la question de la légitimité du nouveau pouvoir de Kiev. Lors de sa conférence de presse à Rostov-sur-Don, en Russie, Viktor Ianoukovitch s'est d'ailleurs interrogé sur les « réserves » et le « silence » du président russe. Thomas Gomart analyse la position de Moscou.
Va-t-on vers une guerre en Crimée ?
Va t'on vers une nouvelle guerre en Crimée?
Avec Alexandre Adler, d’Europe 1; Jean-Marie Cavada, Député européen, vice-président du nouveau centre; Thomas Gomart, Directeur du développement stratégique de l’IFRI, spécialiste de la Russie; Walid Berrissoul, envoyé spécial d’Europe 1 en Crimée; Piotr Smolar, envoyé spécial du journal Le Monde à Kiev.
La crise en Ukraine et les intimidations de Moscou
Quelles peuvent être les conséquences de la révolution en Ukraine? Ces dernières heures on découvre des tensions qui rappellent un peu le temps de la Guerre froide. Vladimir Poutine ordonne des manoeuvres militaires dans l'Ouest de la Russie, le long de la frontière ukrainnienne; Moscou prend aussi des mesures pour sécuriser les installations et les armements de sa flotte de la mer Noire, basée en Crimée; Crimée où des hommes armés pro-russes ont pris le contrôle du Parlement ce matin; en Russie, les médias officiels proclament que les fascistes sont au pouvoir à Kiev.
La Crimée, une région sous emprise russe
Après Kiev, c'est sur une autre région de l'Ukraine que se portent tous les regards: la Crimée. La situation dans cette presqu'île de 26.000 km² est aujourd'hui explosive. La population largement pro-russe, qui aurait un temps recueilli le président déchu Ianoukovitch, voit d'un mauvais œil le renversement du pouvoir. La minorité tatare, un temps persécutée par le régime soviétique, se range elle du côté du nouveau gouvernement. Aux yeux de Moscou, la zone revêt un intérêt stratégique: le port de Sébastopol abrite la flotte de la mer Noire de l'armée russe. Aux yeux de nombreux Russes, elle appartient historiquement à leur territoire.
Ukraine: "Allô! Vladimir? Ici Angela..."
Il va falloir s'y habituer: la relation Est-Ouest ne se réduit plus seulement à un dialogue entre le Kremlin et la Maison-Blanche. L'Europe a aussi son mot à dire. A condition de parler allemand. Le 23 février dans la soirée, quelques heures après la chute de Viktor Ianoukovitch, le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné, dans un entretien téléphonique, l'importance pour l'Ukraine de préserver son intégrité territoriale.
Le soft power russe
Le soft power semble de plus en plus se développer au sein de la politique étrangère russe depuis le milieu des années 2000. La Russie ne semblait alors recourir qu'aux instruments plus traditionnels de politique étrangère. L’Institut pour la démocratie et la coopération, Russia Today, ProRussia Tv… sont autant d’institutions, de think-thanks et de médias destinés à la promotion d’une autre image de la Russie et qui font partie de cette « puissance douce » à la russe. Le développement, les objectifs, les outils, les paradoxes et incohérences, les échecs et ou réussites ainsi que les perspectives futures du soft power russe seront au cœur de cette émission.
Le parrain du régime de Kiev
Il semble si satisfait. Depuis quinze jours, Vladimir Poutine s'affiche avec un plaisir non dissimulé dans les enceintes sportives de Sotchi, où se déroulent ses Jeux olympiques pour lesquels le président russe s'est tellement impliqué. Comme si rien de grave ne se passait à quelque 1300 km de là, au coeur de Kiev, là où une centaine de manifestants sont encore morts hier, sous les balles des forces de sécurité aux ordres du président Viktor lanoukovitch.
Soutenez une recherche française indépendante
L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.