Syrie : rebondissements diplomatiques
Comment les déclarations du G20, des pays européens et la proposition russe éloignent-elles la possible intervention militaire?
Le projet russe ne règle rien mais rétablit un lien direct avec Washington
Force est de reconnaître au Kremlin un sens de la manoeuvre dont peu de diplomaties sont aujourd'hui capables. La proposition russe invitant Damas à placer son arsenal chimique sous contrôle international est avant tout dilatoire. Apparemment, le tandem Poutine-Lavrov, alliage d'expérience et de constance, aurait pris l'ascendant sur un tandem Obama-Kerry émotionnel et pusillanime.
Obama-Poutine : "Prendre l'avantage sur l'autre sans l'humilier"
Comment analysez-vous cette proposition inattendue de Vladimir Poutine de placer sous contrôle international l’arsenal chimique syrien?
- Cette proposition intervient à point nommé après la tenue du G20 de St Pétersbourg, et juste avant un hypothétique vote du congrès américain. Plusieurs raisons permettent de l’expliquer. La principale correspond à une volonté de Moscou de temporiser : les dirigeants russes ont bien compris que chaque jour qui passe rend les frappes plus complexes. La Russie veut aussi montrer qu’il peut y avoir un règlement diplomatique de la crise.
Syrie : comment Moscou a repris la main
Lundi soir, Moscou a créé l’événement en proposant de placer sous contrôle international l’arsenal chimique syrien. Cette offre, que Damas affirme accepter, a été bien accueillie par Washington et par Paris, qui se disent d’accord pour l’examiner à l’Organisation des nations unies (ONU). Les deux capitales sont pourtant les plus fervents défenseurs de frappes punitives contre le régime du président Bachar Al-Assad, accusé d’avoir utilisé l’arme chimique lors de l’attaque du 21 août dernier.
Syrie: les raisons de l'obstination de Poutine
A la veille du vote du Congrès américain sur une intervention militaire contre la Syrie, la Russie a encore une fois martelé son soutien au régime de Bachar el-Assad en marge de la réunion du G20 qui se clôturait vendredi 6 septembre à Saint-Pétersbourg. Vladimir Poutine a réitéré son rejet d’une offensive sans un mandat de l’Onu, faisant état, en parallèle, d'une «opinion» selon laquelle les vidéos d'enfants tués lors des bombardements chimiques seraient une «compilation réalisée par des bandits liés à al-Qaida» —un pied de nez à l’argument et aux preuves présentées par les Etats-Unis et la France pour justifier leur recours à la force en Syrie.
Syrie/G20: Y aura t-il une victoire diplomatique pour le président Poutine ?
Après une poignée de mains diplomatique entre le président Poutine et le président Obama, à l’arrivée de ce dernier à Saint-Pétersbourg hier, le G20 s’est ouvert dans un climat russo-américain plombé par le dossier syrien.
Syrie, Snowden, homophobie... à quoi joue Vladimir Poutine avant le G20?
À Saint-Pétersbourg, l'ambiance sera tendue pour la photo de famille du G20 qui s'ouvre ce jeudi 5 septembre. Les sorties du président russe ont effectivement le don d'irriter les autres pays, et en particulier les États-Unis, compte-tenu du lourd passif entre les deux nations. A tel point que Barack Obama a "sévi" début août: il a annulé sa rencontre avec Poutine, initialement prévue en marge du sommet. Du jamais vu depuis plusieurs dizaines d'années.
La diplomatie russe à l'épreuve des tensions actuelles
Table ronde d'actualité internationale, en partenariat avec Libération: la diplomatie russe à l'épreuve des tensions actuelles. Nous allons parler ce matin de la diplomatie russe à l’épreuve ces derniers mois. D’abord sur le dossier syrien, mais aussi, plus récemment, avec l’affaire Snowden qui continue d’empoisonner les relations russo-américaines.
Jusqu'où Poutine est-il prêt à en découdre ?
Vladimir Poutine n’étant pas ce que l’on peut appeler un personnage exubérant, il y a peu de chance de le voir reproduire le coup d’éclat d’un de ses prédécesseurs à la tribune de l’ONU. Souvenez-vous : Nikita Khrouchtchev, en 1960, brandissant sa chaussure avant de l’abattre sur son pupitre, pour marquer sa désapprobation après des propos critiquant la politique expansionniste de l’URSS. Vraiment pas le genre de Poutine.
Pour autant, si le style est différent, le président russe n’est-il pas le digne héritier des anciens dirigeants soviétiques, exception faite de Mikhaïl Gorbatchev ? A savoir un adepte du Niet comme élément central de sa politique étrangère.
Russie : impuissance et capacité de nuisance
La Russie est un partenaire commercial (armement, hydrocarbures) de la Syrie qui abrite une base permanente de la flotte maritime militaire à Tartous. Et elle a envoyé de nombreux conseillers techniques à Damas.
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