Le désordre libyen : trois questions à Florence Gaub
L'article que vous avez écrit dans le numéro d’automne 2012 de Politique étrangère, soit un an après la chute de Mouammar Kadhafi, était intitulé « Libye, le rêve de Kadhafi devient-il réalité ? ». Qu'entendiez-vous par là ?
Kadhafi rêvait d’une société déhiérarchisée, sans institutions étatiques. Dans sa vision politique, les questions relevant de la vie commune devaient être réglées par un accord au plus bas niveau, dans les comités et commissions. Son rêve n’est pas devenu une réalité de son vivant, car la sécurité et la production du pétrole étaient restées entre les mains du régime. En 2012, après la chute de Kadhafi, non seulement les Libyens ont tout de suite formé plusieurs comités et commissions, mais une gestion locale de la sécurité et de la production pétrolière s’est mise en place. Voilà pourquoi j’ai écrit que la vision politique de Kadhafi est finalement devenue une réalité, bien que ce soit une réalité bien triste.
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