Japon-Russie : les limites d’un rapprochement stratégique
En renforçant l’antagonisme entre la Russie et le « camp occidental », la crise ukrainienne a mis en évidence les limites et contradictions d’un rapprochement russo-japonais. La dépendance de la Russie vis-à-vis de la Chine s’est renforcée parallèlement à celle du Japon face aux États-Unis.
Le réinvestissement politico-militaire russe dans son Extrême-Orient et le retour de la problématique sécuritaire dans les discussions territoriales sont symptomatiques du durcissement de la posture russe vis-à-vis des puissances occidentales, et des États-Unis au premier chef.
De fait, le sommet Abe-Poutine en décembre 2016 semble marquer une nouvelle approche : Russie et Japon favorisent finalement un rapprochement pragmatique, graduel et tous azimuts. La résolution du différend territorial passe désormais après le renforcement de la coopération économique, principalement via le développement conjoint des Kouriles du Sud. Cette approche a plusieurs vertus : motiver la poursuite d’un dialogue et de visites à un rythme soutenu ; concrétiser les progrès du partenariat en permettant d’engranger des « petites victoires » ; offrir aux populations respectives le récit d’un succès diplomatique graduel et scénarisé. Il doit finalement permettre, dans un premier temps, un retour du Japon sur les îles, plutôt qu’un retour des îles au Japon. Cependant, l’élaboration d’un tel projet, qui requiert un statut spécial, reste très complexe.
Céline Pajon est chercheur, spécialiste du Japon au Centre Asie de l’Ifri depuis 2008. Elle analyse les évolutions de la politique étrangère et de défense japonaise. Elle suit également les grands débats de la vie politique nippone. Ses recherches couvrent enfin les relations internationales et la géostratégie de la région indopacifique.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Japon-Russie : les limites d’un rapprochement stratégique
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa relation russo-iranienne à l'épreuve de l'escalade militaire au Moyen-Orient
Les relations entre Téhéran et Moscou ont connu un nouvel élan depuis le début de la guerre en Ukraine, passant d'une relation transactionnelle et asymétrique depuis 1991 à la construction d'un véritable partenariat stratégique. Néanmoins, malgré l’approfondissement des coopérations militaire, spatiale, cyber, policière et nucléaire civile, Moscou se montre réticent à s’engager directement aux côtés de Téhéran contre les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient. Des différences de statut et d’approches freinent ainsi toujours la construction d’une alliance anti-occidentale entre la Russie et l’Iran.
La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord
Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie, a contribué au RAMSES 2025 avec l'article « La Russie a-t-elle des alliés ? Chine, Iran, Corée du Nord » pages 192 - 195.
Moldova’s Foreign Policy after 2024 Presidential Elections: Staying on the EU Path, Moving Eastwards or Becoming Multi-vector?
L'avenir de la politique étrangère de la Moldavie sera mis à l'épreuve lors des prochaines élections présidentielles du 20 octobre 2024.
Mer Noire : rivalités et enjeux de sécurité européenne
Avec l'annexion de la Crimée en 2014, puis l'invasion de l'Ukraine de février 2022, la Russie a cherché à renforcer son emprise sur la mer Noire.