La crise idéologique du Parti républicain
En voie de radicalisation idéologique depuis plusieurs années, le Parti républicain se trouve de plus en plus incapable de séduire les importantes minorités présentes aux Etats-Unis. Un débat de fond est donc aujourd'hui engagé dans la perspective des élections de 2016, entre les partisans d'une droitisation accrue, ceux du recentrage idéologique et les tenants d'une troisième voie plus pragmatique, proposée par le tacticien Karl Rove.
Si le redécoupage des circonscriptions qui a suivi le recensement de 2010 avantage globalement les républicains dans les élections au Congrès, l’évolution démographique du pays rend de plus en plus improbable l’élection d’un républicain à la présidence.
En effet, le Parti républicain se trouve pris dans une radicalisation idéologique ancienne – depuis le sursaut conservateur des années 1960, la montée de la droite chrétienne au cours des années Reagan puis la naissance du mouvement des Tea Parties en 2009 – qui déplaît fortement aux minorités en pleine croissance dans le pays.
Au lendemain de la défaite de Mitt Romney, un débat de fond s’engage donc entre les partisans d’une droitisation accrue, ceux du recentrage idéologique et les tenants d'une troisième voie plus pragmatique, proposée par le tacticien Karl Rove. Ce dernier prône le choix systématique des candidats les plus conservateurs possibles à condition qu’ils aient une chance de l'emporter.
Le début de l’année 2013 a vu ces tendances s’affronter verbalement, chacune proposant par ailleurs des solutions concrètes à mettre en oeuvre dans la perspective de 2016. Malgré un appel au compromis du Comité national républicain, on ne voit guère de solution s’imposer pour l’instant.
Parmi les huit candidats actuellement pressentis pour l'investiture républicaine en 2016, Marco Rubio, le sénateur hispanique de Floride qui a rallié l’establishment de Washington mais reste perçu comme un « vrai conservateur » par les radicaux, représente peut-être la meilleure chance de victoire pour un parti idéologiquement déchiré.
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