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Les investissements japonais dans la région du Mékong et le facteur chinois

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La région du Mékong est devenue un champ de bataille où Japon et Chine s’affrontent pour accroître ou maintenir leur influence économique.

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Phnom Penh Special Economic Zone (PPSEZ) © All rights reserved
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Toutefois, chacun d’entre eux est parvenu à créer ou préserver sa propre sphère d’influence, réduisant ainsi le risque d’une confrontation directe. De même dans chacun des pays concernés (Cambodge, le Laos, le Myanmar et le Vietnam, généralement désignés comme les CLMV), le Japon et la Chine ont tendance à intervenir dans des domaines d’activité ou dans des secteurs distincts, et au moyen d’instruments différents. Les investissements japonais dans les CLMV présentent des caractéristiques particulières qui les distinguent des investissements chinois.

Une première caractéristique des investissements japonais dans les CLMV est leur concentration dans des Zones économiques spéciales (ZES). Deuxièmement, au-delà d’une main-d’œuvre bon marché, certaines entreprises japonaises cherchent à exploiter la proximité avec la Thaïlande et suivent, au Laos et au Cambodge par exemple, une stratégie dite « Thaïlande + 1 », ce qui consiste à transférer les activités les plus intensives en main-d’œuvre dans les pays où celle-ci est moins chère qu’en Thaïlande. En tant que base historique de la production des entreprises japonaises dans la région, la Thaïlande se trouve désormais au cœur de réseaux de production régionaux obéissant à une logique d’intégration verticale. Troisièmement, le Cambodge, le Laos, le Myanmar et le Vietnam ne sont pas exclusivement perçus par les investisseurs japonais comme des réservoirs de main-d’œuvre bon marché mais également comme des marchés potentiels du fait de la hausse de leur PIB par tête.

Le développement des infrastructures est sans doute le secteur dans lequel la concurrence entre le Japon et la Chine est la plus directe dans la région du Mékong. Dans ce domaine les entreprises et les agences publiques japonaises ont longtemps fait la course en tête.

Il ne fait aucun doute que l’expansion des réseaux régionaux de production s’appuyant sur une division régionale du travail n’aurait pas été possible en l’absence d’infrastructures soutenues financièrement par l’aide au développement japonaise.

Cherchant à améliorer la connectivité entre ses provinces du Sud et la région du Mékong, la Chine s’est récemment lancée dans un vaste effort d’investissement dans les infrastructures, qui a pris une tout autre ampleur au cours des dernières années dans le cadre de l’Initiative des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative – BRI). De ce fait la région du Mékong est devenue un lieu d’affrontement entre les deux puissances régionales.

Au-delà de l’économie, la concurrence entre les deux pays porte sur l’influence politique, et leurs efforts d’aide au développement et de promotion des infrastructures cachent bien souvent des objectifs stratégiques. Si l’intérêt du gouvernement japonais pour l’aide au développement des infrastructures dans la région n’est pas une nouveauté, son approche a néanmoins changé au cours de dernières années sous la pression de la Chine, pour devenir en quelque sorte plus « stratégique ». En d’autres termes l’aide au développement japonaise dans la région s’est incontestablement « politisée ». Tel est peut-être là le principal impact du facteur chinois sur la posture japonaise dans la région du Mékong. 

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Françoise NICOLAS

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