Un royaume en eaux troubles : les crises politico-sécuritaires oubliées du Lesotho
Le Lesotho est un royaume montagnard enclavé au sein de l’Afrique du Sud pour laquelle il constitue un réservoir d’eau et de main-d’œuvre. Ce royaume à la création tourmentée est structurellement en crise politique et sécuritaire. Depuis 1993 et le retour au multipartisme, toutes les élections ont nécessité une médiation régionale à l’exception de celle de 2002.
Depuis 2012 et la première coalition gouvernementale dans l’histoire du pays, le Lesotho a connu trois élections, quatre changements de Premier ministre, deux suspensions du Parlement, l’assassinat de deux chefs d’états-majors de l’armée et une médiation continue de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) depuis 2014.
Une nouvelle crise gouvernementale s’ouvre au Lesotho en avril 2021, un an après la précédente ayant conduit au départ du Premier ministre, Thomas Thabane, accusé d’être impliqué dans l’assassinat de son épouse en 2017. La SADC est intervenue pour négocier son départ. T. Thabane avait été remplacé par son ministre des Finances, Moeketsi Majoro, à la tête d’une coalition politique fragile dont on pressentait les difficultés à se maintenir jusqu’en 2022, date des prochaines élections. Cette énième crise intervient dans un contexte de perte de confiance entre l’élite politique et une majorité d’habitants qui ne croit plus à la démocratie électorale.
Cette note examine les facteurs structurels et conjoncturels d’instabilité du Lesotho ainsi que les pistes de résolution de crises actuellement explorées.
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