Allemagne : qui sont les candidats à la succession d’Angela Merkel à la CDU ?
Trois candidats au profil différent s’affrontent pour succéder à Angela Merkel à la tête de la CDU, le parti conservateur, qui tient son congrès ce vendredi. C’est un règne de presque 18 ans qui prend fin. La chancelière allemande Angela Merkel, présidente de la CDU depuis avril 2000, va rendre son poste à la tête du parti conservateur ce vendredi 7 décembre. Les militants, réunis en congrès, s’apprêtent à élire leur futur chef parmi trois postulants.
Derrière la bataille pour la succession, se joue aussi la question de la ligne politique. Car Angela Merkel a recentré la CDU ces dernières années, faisant à plusieurs reprises alliance avec les sociaux-démocrates pour former un gouvernement. Mais certains cadres du parti, affolés par la percée de l’AfD (extrême-droite), plaident au contraire pour une ligne beaucoup plus ferme. Passage en revue des trois candidats.
Annegret Kramp-Karrenbauer, l’héritière
Friedrich Merz, le revanchard
Premier candidat déclaré, Friedrich Merz, 63 ans, a l’occasion de prendre sa revanche sur Angela Merkel. En 2002, la chancelière avait évincé cet ambitieux de la présidence du groupe parlementaire. Merz, qui n’est même plus député depuis 2009, s’est depuis reconverti dans l’entreprise et la finance. « À ceux qui lui reprochent de ne pas être un nouveau venu, il répond qu’il a du succès dans son métier et qu’on reproche suffisamment à certains de ne faire que de la politique », indique Barbara Kunz.
Mais ce millionnaire décomplexé, qui possède deux jets, pourrait pâtir de sa gaffe sur « la classe moyenne », à laquelle il avait dans un premier temps dit appartenir. Côté atouts, Friedrich Merz, proche des entreprises, incarne la culture d’origine conservatrice-chrétienne de son parti. « C’est un retour aux sources qui va attirer les militants qui trouvent Merkel trop ouverte sur des sujets comme les réfugiés ou le mariage pour tous », analyse la politologue.
Jens Spahn, l’outsider
Il n’a quasiment aucune chance de l’emporter, mais compte bien se placer pour la suite. Jens Spahn, 38 ans à peine, mais député depuis 2002, peut se targuer de représenter la nouvelle génération. Tout à la fois catholique pratiquant et homosexuel -il s’est marié avec son compagnon en décembre 2017, il défend lui aussi une grande fermeté sur l’immigration.
En 2015, lorsqu’Angela Merkel annonce ouvrir les bras de l’Allemagne aux migrants, Jens Spahn se révèle en opposant de l’intérieur et s’oppose ouvertement à la chancelière. Cette dernière le nomme ministre de la Santé en mars dernier, espérant peut-être l’assagir. Dans cette course à la présidence, il a trouvé, avec Merz, quelqu’un de plus expérimenté sur ce créneau très conservateur. Mais il peut se permettre d’attendre un peu.
Lire cet article sur le site Le Parisien.
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