Deux mois de guerre en Ukraine
Le 24 février, la Russie envahissait l'Ukraine. Deux mois après, la Russie concentre ses forces sur le sud du pays. Son objectif : établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine.
Après deux mois de guerre, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés estime qu'il y aurait plus de cinq millions de réfugiés ukrainiens. L'Organisation internationale pour les migrations, plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, soit un Ukrainien sur six.
Etat des forces armées après deux mois de guerre
Mercredi, l’armée russe a annoncé le premier tir d’essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme "sans équivalent". Capable de parcourir plus de 11 000 kilomètres avant d’exploser, il est le plus gros missile nucléaire intercontinental jamais conçu; les pays occidentaux l'ont d'ailleurs surnommée "Satan 2". Face à cette menace nucléaire et par l'intensification de la guerre, les Occidentaux sont passés à la vitesse supérieure pour aider l'Ukraine.
A Marioupol, les derniers résistants
À Marioupol, après plusieurs échecs de corridors humanitaires, des milliers de civils attendent toujours d’être évacués. Une nouvelle tentative d’évacuation de civils depuis le port ukrainien de Marioupol, en grande partie contrôlé par l’armée russe, était prévue ce samedi 23 avril 2022, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Environ 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes. Ils demandent depuis plusieurs jours à ce que les femmes et les enfants, qui seraient des centaines avec eux réfugiés dans les souterrains de ce complexe, puissent être évacués avec des garanties de sécurité. Après deux mois de guerre, il est difficile de faire un bilan des victimes civiles. Rien qu’à Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20.000 morts.
La crainte des pays frontaliers
Les pays frontaliers craignent que le conflit ne se propage et réfléchisse à une adhésion à l'OTAN. Le Parlement finlandais discute d’une possible adhésion à l’Otan. En Suède, le parti au pouvoir prendra aussi une décision "avant le 24 mai". Alors que les autres voisins nordiques et baltes sont tous déjà membres de l'alliance - la Norvège, le Danemark et l'Islande dès sa fondation en 1949, la Pologne depuis 1999 et l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie depuis 2004 -, la Finlande et la Suède n'ont que le statut de partenaire de l'Otan, et ne bénéficient donc pas de la protection conférée par l'article 5 du traité.
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Sylvie Kauffmann, directrice éditoriale au journal Le Monde. Spécialiste notamment des questions internationales.
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Hubert Védrine, diplomate, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Jospin et ancien secrétaire général de la présidence de la République sous François Mitterrand
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Thomas Gomart, historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
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Giuliano Da Empoli, essayiste et ancien conseiller politique de Matteo Renzi
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