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Elections locales en Turquie : coup de semonce pour Erdogan ?

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invitée par Xavier Martinet dans "Les enjeux internationaux" sur

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Ni triomphe, ni défaite pour l'AKP : mais une première victoire partagée depuis 15 ans. Avec 45 % des voix au niveau national, le parti islamo-nationaliste se maintient mais perd la capitale Ankara ; et la mairie d'Istanbul est incertaine. Le président Erdogan devra en tenir compte d'ici 2023.

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A poster for Turkey's President Tayyip Erdogan's, Binali Yıldırım and Ekrem Imamoglu election campaign in Istanbul, Turkey on Mar. 5, 2019
A poster for Turkey's President Tayyip Erdogan's, Binali Yıldırım and Ekrem Imamoglu election campaign in Istanbul, Turkey on Mar. 5, 2019
Thomas Koch / Shutterstock.com
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« Le pouvoir est devenu tellement personnel en Turquie qu'Erdogan ne peut faire autrement que s'impliquer. » Dorothée Schmid

102 meetings en 50 jours et 14 discours lors des deux derniers jours de campagne. C'est évident, Recep Tayyip Erdogan s'est donné corps et âme pour les élections municipales du 31 mars, les dernières avant le prochain scrutin de 2023. Près de 81 villes et 1 000 villages sont concernés.

Une usure du pouvoir de l'AKP ?

En pleine récession économique, la première depuis 10 ans, la Turquie subit une inflation de 20% sur sa monnaie. De quoi inquiéter le président turc et son parti, l'AKP, qui a l'habitude de faire de l'économie prospère son cheval de bataille à chaque campagne électorale.

Même si l'AKP possède la majorité des suffrages dans le pays, la perte de la capitale Ankara et probablement celle d'Istanbul, cœur économique et démographique du pays, auront des conséquences dévastatrices pour le président islamo-conservateur qui ne contrôlerait plus les deux principales villes turques, sous l'emprise de l'AKP et des islamistes depuis 25 ans. D'après les résultats partiels de lundi 1er avril, le candidat de l'opposition Ekrem Imamoglu devrait gagner Istanbul face à l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, candidat de la majorité. Mais des recours sont en cours d'examen pour un peu plus de 80 urnes.

« La contestation change de camp aujourd'hui puisque l'AKP a dit qu'il allait déposer un recours pour contester les résultats à Ankara. Donc là, on est à front renversé par rapport aux dernières élections où c'était l'opposition qui avait déposé un recours parce qu'elle estimait que la victoire de l'AKP était frauduleuse. »

La stratégie du président turc pour conserver Istanbul est donc loin d'être efficace : l'opposition risque fort de remporter la manche et l'AKP commence à s'affaiblir, des divisions émergent au sein du parti

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'AKP a exprimé le souhait de réexaminer la validité de dizaines de milliers de bulletins considérés comme nuls pour les villes d'Ankara et Istanbul. L'opposition, qui redoute des fraudes, a appelé ses observateurs à ne pas quitter les bureaux de vote, voire à "ne pas dormir pendant 48 heures".

INTERVENANTS

Dorothée Schmid, Chercheuse, Responsable du programme « Turquie contemporaine et Moyen-Orient » de l'Ifri

 

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Dorothée SCHMID

Intitulé du poste

Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri

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A poster for Turkey's President Tayyip Erdogan's, Binali Yıldırım and Ekrem Imamoglu election campaign in Istanbul, Turkey on Mar. 5, 2019
Thomas Koch / Shutterstock.com