Épisode 4 : Diplomatie : entre volontarisme européen et “Germany First”
Longtemps cantonnée à son rôle de leader européen mais plutôt discrète sur la scène internationale, l’Allemagne a dû s'affirmer sur plusieurs dossiers clés, quitte à remettre en cause ses partenariats traditionnels.
Sacrée dix fois de suite "femme la plus puissante du monde" par le magazine américain Forbes, Angela Merkel a symbolisé le retour en force de l’Allemagne sur la scène internationale. Ses deux prédécesseurs (Helmut Kohl et Gerhard Schröder), s’étaient en effet concentrés sur des impératifs intérieurs avec le défi de la réunification dans les années 1990 et des grandes réformes du début des années 2000.
On se souvient que c’est en Allemagne que Barack Obama avait choisi d’aller pour sa tournée d’adieu en Europe. Ce choix la plaçait symboliquement comme leader du monde libre, mais faisait également peser sur elle une énorme responsabilité.
Berlin a-t-elle été à la hauteur de sa mission ? Quel bilan tirer de sa politique étrangère ? Les valeurs de liberté et de démocratie ont-elles toujours primé sur les intérêts nationaux, notamment face à la Russie et la Chine ? Et qu’en est-il sur le plan européen ? Aura-t-elle participé à faire avancer l’Union européenne (UE) sur le chemin de l’intégration ?
Florian Delorme reçoit Marion Gaillard, historienne, spécialiste des relations franco-allemandes et des questions européennes et maître de conférences à Sciences-Po Paris et Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne-Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI.
La Chine est le principal partenaire économique et commercial de l’Allemagne. On a aussi lourdement besoin des matières premières critiques dont la Chine a souvent le monopole et sans lesquelles le tournant énergétique en Allemagne serait inconcevable. L’Allemagne dépend autant de la Chine que de la Russie pour le gaz. Hans Stark
Le couple franco-allemand fonctionne bien, car bien que très différent, avec des analyses souvent radicalement opposées des questions budgétaires et financières, il a pris des habitudes de discussion à travers le traité de l’Elysée et peut proposer une base de discussion acceptable pour le reste des pays. Marion Gaillard
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