Éthique de la guerre asymétrique à l’ère de l’intelligence artificielle
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Le conflit entre Israël et le Hamas pose des questions de fond sur les guerres contemporaines, et sur le tragique, l'arbitraire technologique et la perversité du sort réservé aux civils.
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Drapeaux d'Israël et du Hamas
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Avec :
- Frédérique Leichter-Flack Chercheuse, universitaire.
- Ariel Colonomos Directeur de recherches au CNRS, spécialiste des relations internationales.
- Laure de Roucy-Rochegonde Chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri.
Le 3 décembre dernier, les autorités israéliennes indiquaient avoir mené environ 10 000 frappes aériennes sur Gaza depuis le 7 octobre, contre 5 à 6 000 durant les cinquante-et-un jours de la précédente opération dite "Bordure protectrice" en 2014. Quelques jours plus tard, le magazine israélien de gauche +972 révélait au grand public les raisons de ce rythme extrême : un logiciel spécial dopé à l'intelligence artificielle capable de devenir une "usine à cible" fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Ce week-end, le Financial Times a comparé la dévastation qui en résulte dans le nord de Gaza à celle des bombardements alliés sur Dresde et Hambourg en 1945. Hier soir enfin, alors qu'une grande partie des 1,9 million de Gazaouis qui ont fui le nord se retrouvent coincés au sud, et alors que 149 otages s'y trouvent toujours détenus, l'armée israélienne annonçait vouloir "accentuer la pression" sur Gaza.
Au-delà du tollé que provoque cette riposte israélienne au pogrom du 7 octobre, cette situation inédite par beaucoup d'aspects pose des questions de fond sur les guerres contemporaines, dont le conflit Israël-Hamas est peut-être un exemple extrême. C'est-à-dire sur le tragique, l'arbitraire technologique et la perversité du sort réservé aux civils dans ce que le philosophe Michael Walser appelle, dans un article récent publié aux États-Unis, "le piège de la guerre asymétrique".
Les particularités de cette guerre asymétrique
Ariel Colonomos décrit cette nouvelle asymétrie dans la guerre Israël-Hamas. Il réfute la comparaison avec la destruction de Dresde. Il précise que la doctrine israélienne a changé et repose sur l'idée que "de toute façon, on ne pourra pas négocier et donc il vaut mieux frapper très dur sur le Hamas".
Frédérique Leichter-Flack poursuit sur les spécificités de cette guerre asymétrique : "des deux belligérants, Israël et le Hamas, un seul des deux accepte d'être tenu responsable et comptable du droit de la guerre et de l'éthique de la guerre ; l'opinion publique internationale, évidemment, met la pression sur le seul des deux qui accepte d'être tenu responsable".
Frédérique Leichter-Flack prolonge sa réflexion sur la question des victimes civiles : "Quand vous mettez un visage sur ces 'victimes collatérales', qui peut accepter de les sacrifier ? Ce n'est plus possible."
Laure de Roucy-Rochegonde développe l'usage de l'intelligence artificielle comme instrument technologique au service de la guerre, et rappelle la dimension politique de son utilisation.
Laure de Roucy-Rochegonde développe l'usage de l'intelligence artificielle comme instrument technologique au service de la guerre, et rappelle la dimension politique de son utilisation.
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