Europe : un leadership à la peine
Créer une Europe de la défense pour garantir à l’Union une véritable autonomie stratégique. Si le consensus se renforce en faveur de cette revendication d’Emmanuel Macron, la vision française ne fait pas encore l’unanimité en territoire européen.
La crise des sous-marins a été l’occasion pour le président français de réaffirmer son attachement à la souveraineté de l’Europe en matière de défense. Lors de son annonce, cette semaine, de la vente de trois frégates à la Grèce, il parlait ainsi d’un « premier pas audacieux vers l’autonomie stratégique européenne ».
Quel bilan peut-on tirer de cette ambition ? Jusqu’où le camp de ses partisans s’est-il renforcé en Europe ? Quels sont les obstacles qu’il faudra encore franchir pour parvenir à un consensus ? De quels atouts et de quels alliés la France dispose-t-elle pour mener à bien son projet d’Europe de la défense ? La crise des sous-marins australiens peut-elle accélérer la mise en œuvre d’un marché intérieur de l’armement, et dans quelle mesure cette perspective est-elle souhaitée par les partenaires européens de Paris ?
Florian Delorme reçoit Claude-France Arnould, conseillère du président de l’Ifri pour les affaires européennes, diplomate, ancienne ambassadrice de France en Belgique, ancienne directrice exécutive de l’Agence européenne de défense et Samuel Faure, maître de conférences en science politique à Sciences Po Saint-Germain en Laye et chercheur associé au laboratoire Printemps (Université Paris-Saclay, CNRS).
La France a une ambition géopolitique qui n’est pas celle de [Riga, Prague ou Varsovie] : elle veut rester à la table des négociations du monde, elle ne veut pas sortir de l’histoire. Il y a une ambition qui n’est pas seulement de défendre un territoire national ou européen, mais aussi d’intervenir en Afghanistan, au Sahel, etc. Samuel Faure
On ne transfère pas la souveraineté à Bruxelles, mais des politiques et des moyens d’action qui nous permettent d’avoir de la souveraineté. Les ministres de la Défense sont à l’Agence européenne de Défense, ce qui peut être utilisé. Mais il faut qu’ils soient à la table de l’Union Européenne. Claude-France Arnould
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