Faut-il tout miser sur le couple franco-allemand ?
Le premier sommet européen depuis la réélection d’Angela Merkel est l’occasion de redynamiser le moteur franco-allemand. Le volontarisme du couple Merkel-Macron sera-t-il suffisant pour relancer le projet européen et faire face à la montée de l’euroscepticisme ?
Il aura été patient, Emmanuel Macron. Plusieurs mois à l’attendre. Mais cette fois, plus rien ne semble devoir faire obstacle au couple qu’il est censé former, comme tout président sous la Ve République, avec le chancelier allemand. En l’occurrence, la chancelière, Angela Merkel. La voilà enfin dotée d’une coalition pour gouverner. L’un et l’autre ont quatre années devant eux. C’est le grand retour du couple franco-allemand.
Et cela tombe bien car ensemble, ils ont des projets. On pouvait s’attendre à ce qu’ils les déclinent jeudi et vendredi dernier, lors du Conseil européen à Bruxelles. Mais les tractations post-législatives outre-Rhin ont retardé leur mise en route. Une feuille de route commune sera présentée aux autres membres de l’Union européenne lors du prochain sommet, à la fin du mois de juin.
Parmi les chantiers auxquels Angela Merkel et Emmanuel Macron ont choisi de se confronter, il y a la réforme de la zone euro, l’harmonisation fiscale, mais aussi la création d’une défense européenne autonome. Autant de dossiers que Berlin et Paris ne peuvent mener seuls, mais sans qui rien ne peut se faire. C’est en tout cas ainsi qu’a fonctionné l’Europe pendant des années. Est-ce toujours le cas ?
Extraits :
Barbara Kunz : «Les arguments qui servent à vendre une idée européenne en France ne sont pas forcément les arguments qui fonctionnent en Allemagne, il y a un effort interculturel à faire pour vraiment permettre à ce débat de décoller.»
Marion Gaillard : «On est dans de l’affichage politique. Il ne faut pas faire croire que le couple franco-allemand va sauver l’Europe à lui tout seul, sinon on va aller vers des déceptions dans l’opinion publique.»
INTERVENANTS :
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Ulrike Guérot, Directrice du Think tank European democracy lab
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Barbara Kunz, politologue, chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa), à l'Ifri
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Marion Gaillard, Docteur en Histoire, spécialiste des relations franco-allemandes et des questions européennes, et maître de conférences à Sciences-Po Paris
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