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Genèse et jeunesse de l'Ifri, le premier think tank français

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Comment, depuis 1979, l’Institut français des relations internationales a-t-il révolutionné le rapport de la société civile aux relations internationales ? À l'occasion de ses 40 ans, ce 10 avril 2019, l'Institut français des relations internationales publie Une histoire du monde, 40 ans de relations internationales chez Dunod sous la direction de Dominique David. Des pages qui offrent un regard, fait d'observations de terrain, d'analyses et de débats.

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Et qui tente de saisir les bouleversements du monde pour en résoudre les problèmes internationaux de plus en plus complexes. Slate.fr en publie en avant-première un extrait racontant la genèse de l'Institut (les intertitres sont de la rédaction).

Installé dans le paysage français depuis quarante ans, l’Institut français des relations internationales (Ifri) fait figure d’acteur familier des relations internationales. Comment même s’étonner de son existence tant elle semble naturelle? Tout comme celle des think tanks ou «réservoirs à idées» nés aux États-Unis et dont on évalue aujourd’hui le nombre global en France à près de 200.

Pourtant l’histoire de cette association spécialisée dans les questions internationales, qui débute officiellement le 12 mars 1979, démontre qu’une telle entreprise, dans un cadre hexagonal dominé par la figure de l’État et celle de ses grands commis experts, ne doit rien à la sérendipité. Elle est le fruit d’une gestation complexe, doublée d’une bataille de haute lutte, engagée par Thierry de Montbrial, alors chef du Centre d’analyse et de prévision (CAP) du ministère des Affaires étrangères. Certes, dès 1935, une première association, le Centre d’études de politique étrangère (CEPE), s’était fixée pour mission d’étudier les relations internationales, mais il faut attendre la fin des années 1970 pour que s’impose, avec l’Ifri qui lui succède, l’équivalent des think tanks anglo-américains.

Ni centre universitaire, ni parti, ni lobby, ni entreprise commerciale –même si, d’une certaine façon, il vend des services–, le think tank, dont le statut juridique peut varier, est un lieu de débat, d’information et de production de concepts et de discours. Il participe à cette diplomatie non gouvernementale, ou paradiplomatie, qui repose sur la fonction d’expertise et sur des capacités d’action transnationales. C’est un instrument d’influence, un des éléments du soft power théorisé par Joseph Nye, qui s’exerce à l’extérieur, par le biais de contacts et d’échanges internationaux mais aussi, à l’intérieur, dans le cadre de l’aide à la décision. La justification même des think tanks repose sur leur capacité à produire de l’expertise, i.e. à rendre un avis «sur un sujet précis qui s’appuie sur un corpus de connaissances préexistantes chez l’expert avant l’action d’expertise, sur des observations ou des connaissances acquises sur l’objet de l’expertise lui-même, et sur une analyse rationnelle, l’ensemble ayant pour objectif de servir de guide à la décision».

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