Guerre en Ukraine : peut-on construire un avion sans les matières premières de la Russie ?
Très dépendante de la Russie, notamment de son titane, mais aussi de ses terres rares, de son cuivre et de son palladium, la filière aéronautique européenne tente de se réorganiser. Mais à ce jour, il est impossible de s’en passer.
C’est un scénario noir, à faire trembler les plus grands groupes mondiaux de l’industrie aéronautique et leurs sous-traitants depuis le lancement de la guerre en Ukraine. Sanction contre sanction. Et si la Russie arrêtait tout à coup de livrer son titane ? Au cours des cinq dernières années, le cours de ce minerai stratégique, indispensable pour construire un avion, a déjà bondi de 200 %.
« Il existe plusieurs sortes de titane : celui qui intéresse l’aéronautique, de qualité premium, représente 8 % du marché, précise Raphaël Danino-Perraud, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Le reste est utilisé comme pigment dans la peinture blanche. »
Ce petit marché du titane de qualité aéronautique représente de 200 000 à 240 000 tonnes : la Russie en produit 30 à 40 %, derrière le Japon (environ 50 %) et devant le Kazakhstan. Mais à elle seule, « la Russie concentre 30 à 50 % des approvisionnements européens de titane », relève Raphaël Danino-Perraud. Ainsi, Airbus dépend pour moitié des livraisons du leader mondial russe, VSMPO-Avisma. Ses avions A350, comme les 787 de son concurrent Boeing, intègrent entre 15 et 18 % de titane. L’avionneur américain, qui s’approvisionne majoritairement au Japon, a annoncé début mars stopper toute importation de titane russe.
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Le chercheur Raphaël Danino-Perraud conclut : « Aujourd’hui, construire un avion sans la Russie, c’est possible. Mais tous les avions, c’est impossible. »
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