«Il n’y a pas de solution miracle pour juger les djihadistes français»
Marc Hecker, spécialiste des questions de terrorisme à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), évoque le sort des 1.300 Français partis combattre dans les rangs de Daech, dont 400 seulement sont revenus.
LE FIGARO.- La condamnation à mort de plusieurs djihadistes français en Irak a suscité des critiques au sein des organisations des droits de l’homme. Y a-t-il une bonne solution pour les juger ?
Marc HECKER.- Il n’y a pas de solution simple, pas de solution miracle à cette question épineuse pour le gouvernement et la société. Les faire rentrer ? La situation dans les prisons est compliquée ; environ 500 terroristes ont déjà été jugés ou sont en attente de l’être, plus de 1 000 détenus dits de droit commun sont susceptibles d’être radicalisés et la situation sociale dans les prisons est tendue. Si on rajoute des individus a priori dangereux dans ces prisons, la situation risque d’être difficile à gérer. Les juger sur place ? L’Irak, avec qui nous avons des relations diplomatiques, a une justice souvent expéditive et qui pratique la peine de mort, ce qui est opposé aux valeurs de la France. C’est encore plus compliqué en Syrie parce que Paris n’a pas de relations avec le gouvernement de Bachar el-Assad et que les Kurdes n’ont pas d’État en bonne et due forme.
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