La Chine dans les îles du Pacifique : un sujet français
Paris est directement concerné par la confrontation sino-américaine dans les îles du Pacifique Sud, après l’accord sécuritaire entre Pékin et les îles Salomon
Les visites s’enchaînent comme autant de « premières » depuis des décennies : en multipliant les déplacements de haut niveau dans le Pacifique Sud, en Australie, à Fidji, à Hawaï ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les autorités américaines tentent de revenir dans cette zone stratégique pour faire pièce aux avancées de la Chine – le plus récent succès de Pékin étant la signature, annoncée le 19 avril, d’un accord sécuritaire avec les îles Salomon, inédit dans la région, qui vise une coopération policière renforcée et autorise la création d’une base militaire chinoise dans l’archipel.
Membre du Conseil de sécurité nationale du président américain, Joe Biden, le coordonnateur pour l’Indo-Pacifique, Kurt Campbell, est attendu ces jours-ci aux Salomon, au beau milieu de la ligne de front des deux puissances mondiales. Le partenaire historique des Salomon, l’Australie, s’est laissé surprendre par l’accord négocié en secret par les autorités d’Honiara avec Pékin. Qui n’a pas manqué d’officialiser sa signature avec les Salomon à la veille du déplacement américain, et à quelques mois de la commémoration, en août, des 80 ans de la bataille de Guadalcanal entre les Etats-Unis et l’empire du Japon.
« Il s’installe l’idée que les îles du Pacifique sont l’endroit d’où peut surgir une surprise stratégique », note Christian Lechervy, actuel ambassadeur de France en Birmanie après l’avoir été auprès de la Communauté du Pacifique (CPS), qui s’exprimait « à titre personnel » comme expert, mardi 19 avril, dans un séminaire de l’Institut de relations internationales et stratégiques. « La France doit accompagner le réengagement américain », en étant « moteur dans les cinq années à venir dans la définition d’actions concrètes au profit des Etats insulaires du Pacifique », estime ce diplomate.
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Face à la Chine, qui utilise autant ses outils d’influence politique que la coercition économique pour conforter sa puissance sur ce qu’elle revendique comme sa « deuxième chaîne d’îles », « prenons garde de ne pas donner le sentiment que nous constituons une alliance occidentale », souligne M. Lechervy.
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