La Chine fourbit ses armes pour affronter la présidence de Trump
Le Parti communiste chinois se prépare à la confrontation avec les États-Unis, particulièrement sur les échanges commerciaux et sur Taïwan.
Que faire quand les yeux du monde sont fixés sur son rival ? L'ignorer et tracer sa route. Telle est la stratégie suivie par Xi Jinping. Durant la campagne, les officiels chinois se gardaient de confier avoir une préférence pour Donald Trump ou Kamala Harris. Et lorsque l'Amérique votait, la presse chinoise titrait en bloc sur la visite du numéro un de la République populaire dans la province centrale du Hubei. C'est là, à Wuhan, il y a cinq ans, qu'a surgi le virus du Covid-19, qui a contribué à coûter à Trump sa réélection.
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Cinquante nuances de « China bashing »
« Donald Trump ne va pas détricoter ce qu'a fait l'administration démocrate quant aux listes de contrôle d'exportation, prédit pour sa part Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri). Celles-ci vont continuer d'entraver le système d'innovation chinois, et les tarifs douaniers vont pénaliser une économie chinoise déjà en difficulté. C'est un point extrêmement négatif pour Pékin. »
Et par ricochet, s'inquiète-t-on à Bruxelles, l'économie européenne sera la première victime collatérale de cette nouvelle guerre commerciale sino-américaine. Car les Chinois ne manqueront pas d'inonder l'Europe de ce qu'ils ne pourront plus vendre outre-Atlantique...
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Il y a certes parmi eux cinquante nuances de China bashing. Mais on voit mal comment la nouvelle administration pourrait se dispenser de puiser dans ce vivier. « Les néoconservateurs me semblent en meilleure position pour s'imposer », estime Marc Julienne.
Déclarations inquiétantes
Seule inconnue : la place qu'a prise le milliardaire Elon Musk dans le premier cercle du 47e président. « Ce n'est pas un idéologue », résume Marc Julienne, qui a répertorié ses déclarations sur la Chine pour une étude à venir. Musk s'y est rendu au printemps et y a retrouvé un vieil « ami », le Premier ministre Li Qiang, qui lui avait facilité la tâche en 2018 pour ouvrir sa méga-usine Tesla à Shanghai, où Li était alors le chef local du PCC.
Que pèsera Musk dans la politique chinoise de Trump, et quel rôle joueront ses intérêts personnels ? Depuis son implantation dans l'empire du Milieu, il n'a cessé de flatter la Chine et de colporter de la « propagande chinoise prémâchée », remarque Julienne. En septembre 2023, il avait carrément décrit Taïwan comme une « partie intégrante » de la République populaire de Chine, son annexion étant pour lui à terme une « fatalité ».
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>>> Retrouver l'article dans son intégralité sur le site du Point.
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