« L’approche nationaliste et mercantiliste des Etats-Unis a encore de beaux jours devant elle »
Après avoir pratiqué la politique de la chaise vide au sein des organisations internationales, Donald Trump, réalisant désormais qu’il serait plus efficace de les affaiblir de l’intérieur, cherche à en contrôler les leviers.
Il y a un an, Donald Trump s’exprimant à l’assemblée générale des Nations unies, martelait que « l’avenir n’appartient pas aux mondialistes, l’avenir appartient aux patriotes ». Fidèle à son mantra « l’Amérique d’abord », le président des Etats-Unis appelait à un retrait des institutions multilatérales, pourtant créées de toutes pièces par Washington au sortir de la seconde guerre mondiale. Depuis son élection, il tente de saper le fonctionnement de ce système accusé de desservir les intérêts des Américains. Le premier réflexe a consisté à s’en auto-exclure. Dans un spectaculaire revirement, l’administration Trump réalise désormais qu’il serait plus efficace de l’affaiblir de l’intérieur. [...]
« Il ne faut pas interpréter cet entrisme des Etats-Unis comme un revirement de l’administration Trump sur le multilatéralisme, estime Laurence Nardon, responsable du programme Amérique du Nord de l’Institut français des relations internationales (IFRI). C’est au contraire une attitude très cynique : ils prennent conscience que se retirer de ces organisations ne faisait qu’inciter les Chinois à avancer leurs pions. »
Pourtant, l’approche nationaliste et mercantiliste des Etats-Unis a encore de beaux jours devant elle. « Même en cas de défaite de Trump en novembre, les gens nommés dans ces organisations resteront en place, tandis que le programme de Joe Biden ne prévoit pas de retour en arrière radical sur le protectionnisme », souligne Laurence Nardon.
> Article à lire sur le site du journal Le Monde
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