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L'énergie britannique passe au vert

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citée par Nelly Didelot dans

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D'après un rapport publié mardi, les capacités électriques issues d'énergies renouvelables sont désormais plus importantes que celles issues des énergies fossiles au Royaume-Uni. Un témoignage d'une sortie accélérée du charbon et une première étape avant que les renouvelables ne s'imposent dans la production électrique.

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 « Le système de production d’énergie britannique change plus rapidement que celui de n’importe quel autre pays dans le monde. » C’est le constat d’Iain Staffell, coordinateur d’un rapport de l’Imperial College publié mardi, et qui se penche sur la part des renouvelables dans le mix énergétique britannique. Longtemps symbole d’un pays qui s’est développé par le charbon, le Royaume-Uni fait désormais figure de modèle pour la transition énergétique. Les énergies renouvelables y sont en plein boom, au point que la capacité électrique issue des renouvelables (41.9 gigawatts) a dépassé celle issue des énergies fossiles (41.2 gigawatts) pour la première fois en septembre.

Au cours des cinq dernières années, la capacité électrique des énergies renouvelables a triplé, pendant que celle des centrales à charbon diminuait d’un tiers. Elles ne sont plus que six en activité aujourd’hui, après neuf fermetures entre 2011 et 2016. Toutes devraient fermer leurs portes d’ici 2025. Cette baisse des capacités de production électrique du charbon a permis une chute spectaculaire de la part du minerai dans la production d’électricité : d’encore 40% en 2012, elle est tombée à 23% en 2015 puis à 9% l’an dernier.

Plus grand parc éolien du monde

En compensation, les énergies renouvelables ont bondi, avec au premier rang, l’éolien puis le solaire, loin devant la biomasse. Le Royaume-Uni, rassemble désormais à lui seul 45% de la capacité éolienne mondiale, grâce notamment au développement de parcs éoliens off-shore. Le plus grand du monde a été inauguré en septembre dernier, au large de l’île Walney, en mer d’Irlande. Côté énergie solaire, et malgré le faible taux d’ensoleillement du pays, les panneaux photovoltaïques se sont multipliés, dans des fermes solaires mais aussi sur près d’un million de toits. « La fermeture accélérée des centrales à charbon et l’essor des renouvelables ont été largement encouragés par un système de prix plancher du carbone, qui fixe un prix minimum de 18 livres par tonne de CO2 émise », explique la chercheuse Carole Mathieu, spécialisée dans les politiques de transition énergétiques à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Malgré tous ces progrès, les énergies renouvelables ne sont pas encore la première source d’électricité du pays. Capacité électrique installée n’est en effet pas directement synonyme de production d’électricité, en particulier dans le cas d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, qui sont intermittentes. Pour compenser cet aléa, le gouvernement britannique mise en parallèle sur un accroissement de sa capacité nucléaire, avec la construction de deux EPR à Hinkley Point, première étape du rajeunissement d’un parc de quinze centrales vieillissantes. Dans l’intervalle, les centrales à gaz, moins touchées par la taxe carbone que celles à charbon, continuent à fournir l’essentiel de l’électricité aux moments des pics de consommation.

Brexit qui complique

En moyenne, ces cinq dernières années, les énergies fossiles (gaz et charbon principalement) ont encore fourni 40% de l’électricité britannique, contre 28% pour les renouvelables. A titre de comparaison, la France est encore loin de ces performances puisque le renouvelable (hydraulique, en majorité) n’y représente que 16% de l’électricité, derrière le nucléaire, les produits pétroliers et le gaz. Si le Royaume-Uni poursuit sa transition énergétique au même rythme que ces dernières années, le rapport estime que d’ici trois ans, les énergies renouvelables fourniront plus d’électricité que les énergies fossiles.

« La prochaine étape pour faire du renouvelable la principale source d’électricité est de développer des solutions de flexibilité décarbonées, pour les moments où les énergies renouvelables produisent moins », analyse Carole Mathieu. « Les deux pistes principales sont le stockage par batterie, et le développement d’interconnexions électriques avec les pays voisins, pour leur acheter de l’énergie verte au moment des pics. C’est la solution la plus intéressante mais elle est compliquée par le Brexit. »

 

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Carole MATHIEU

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Ancienne Responsable des politiques européennes au Centre Énergie et Climat de l'Ifri